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L'UE donne un mois à la Grèce pour convaincre

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Par iNFO-GRECE,

Le Conseil des ministres de l'Economie et des Finances (Ecofin) de l'Union européenne a approuvé mardi le principe du Programme de stabilité de la Grèce, pour ramener d'ici la fin 2012 son déficit public en deçà de 3% du PIB, mais exige un contrôle strict du calendrier demandant un rapport sur les premiers résultats dès le 15 mars.

Le Conseil Ecofin exhorte les autorités grecques de mettre en oeuvre des mesures spéciales d'assainissement budgétaire, y compris les mesures intégrées dans le Programme de stabilité et, plus particulièrement, des mesures d'urgence qui devront être adoptées d'ici le 15 mai 2010, à savoir dans un délai 3 mois après la décision de ce jour du Conseil, ce qui revient à la période prévue par la législation communautaire pour juger de la promptitude de la Grèce d'avoir engagé une action efficace pour la correction du déficit excessif; des mesures d'appoint pour garantir les objectifs budgétaires de 2010; enfin, d'autres mesures à être adoptées d'ici la fin 2010 et d'autres d'ici 2012.

Selon le communiqué relatif rendu public à Bruxelles, le Conseil demande à la Grèce de soumettre un rapport d'ici le 16 mars, qui fixera le calendrier de mise en application des mesures pour 2010, et un second d'ici le 15 mai, qui recensera les mesures de politique requises pour se conformer à la décision de ce jour du Conseil. Des rapports devront être soumis ensuite tous les trimestres.

La ministre espagnole de l'Économie et des Finances, Elena Salgado, qui a présidé l'Ecofin, a réaffirmé que « si cela s'avère nécessaire, la Grèce recevra l'aide dont elle aura besoin car il s'agit d'une promesse ferme », tout en précisant que le gouvernement grec n'avait demandé aucune aide de type financier.

Mme Salgado a en outre indiqué qu'un groupe de techniciens de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international se rendra la semaine prochaine à Athènes pour conseiller les autorités grecques sur l'application desdites recommandations.

De son côté, le commissaire européen en charge des affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a annoncé l'ouverture d'une procédure d'infraction contre la Grèce pour la manipulation des statistiques concernant l'état de ses finances publiques, tandis qu'Eurostat, l'agence de statistiques communautaire, a demandé des informations sur les opérations en devises et les produits dérivés, qui pourraient avoir facilité la modification des véritables chiffres du déficit et de l'endettement grec. La semaine dernière, le New York Times avait publié un article selon lequel la banque américaine Goldman Sachs aurait conseillé le gouvernement grec sur des produits financiers sophistiqués permettant de ne pas faire apparaître certains emprunts dans le compte de la dette.

Toutefois, les calendrier demandé la veille par l'Eurogroup présidé par le premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker est beaucoup plus exigeant puisqu'il stipule que le 16 mars prochain, le gouvernement grec enverra à la Commission européenne et à la Banque centrale européenne un rapport sur les résultats atteints au cours de ce mois et non seulement un planning des actions à venir.

Dans l'hypothèse où l'exécutif communautaire et la BCE considéreraient insuffisants les résultats atteints, ils négocieront l'adoption de mesures supplémentaires avec le gouvernement grec et formuleront une proposition formelle, qui sera envoyée à l'Eurogroupe.

Si, malgré tout, la Grèce continue à être boudée par les marchés, « les membres de la zone euro s'engagent à prendre des mesures décisives et coordonnées afin de préserver la stabilité financière dans l'ensemble de la zone euro », a assuré M. Juncker.

On estime à Bruxelles, que le plan de stabilité présenté par le gouvernement grec est trop ambitieux et optimiste, surtout après la publication des derniers chiffres sur la croissance qui donnent un quatrième trimestre 2009 avec une croissance négative de -2.6% tandis que le gouvernement table sur une croissance de 0,3% en 2010. Les économistes estiment, eux, que le redémarrage de l'économie grecque n'interviendra pas avant le deuxième semestre 2010.

Le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, à Bruxelles depuis lundi pour participer aux réunions de l'Eurogroupe et d'Ecofin respectivement les 15 et 16 février, a dû faire face au raidissement de la Commission après les déclaration du premier ministre Georges Papandréou où il rejetait une partie des responsabilités actuelles de la Grèce au manque de vigilance de la Commission européenne les années précédentes.

Ce qui a améné le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a déclarer à la presse allemande que "le manque de préoccupation face à la situation de la Grèce comme une erreur de négligence moyennement grave", ajoutant que selon lui une exclusion de la Grèce de la zone Euro "aurait des effets semblables à ceux d'un tremblement de terre incontrôlables" et entraînerait une réaction "extensivement négative" des marchés financiers.

Il revient aux autorités grecques de démontrer que le programme qu'elles ont adopté pour réduire le déficit de quatre points en 2010 est suffisant, a dit M. Juncker à son arrivée lundi à Bruxelles pour présider la réunion des pays de la zone euro (Eurogroup).

M. Papaconstantinou, quant à lui, continuait à réaffirmer la détermination du gouvernement grec de mettre en application fidèlement le Programme de stabilité et de croissance visant à la réduction du déficit budgétaire en deçà de la barre des 3% d'ici 2012.

Le ministre grec des Finances a rappelé que l'actuel gouvernement a hérité de graves problèmes budgétaires de ses prédécesseurs, lesquels ont été amplifiés par la crise économique et ont fait surface, a souligné l'effondrement complet des mécanismes de perception des recettes sous le précédent gouvernement conduisant au constat en octobre dernier que le déficit était plus du double qu'annoncé un peu plus tôt en juin, soit 12,5% au lieu de 6%.

"La Grèce n'est pas seule", a toutefois poursuivi le ministre, après le soutien politique apporté par les dirigeants européens lors du Sommet extraordinaire de l'UE jeudi dernier, pour enchaîner que les objectifs du Programme de stabilité sont réalisables, parce que le gouvernement a avec lui, a-t-il souligné, le soutien du peuple grec.

Mais il n'est pas certain que continuer à rejeter la responsabilité au gouvernement précédent ou à partager la misère avec les autres pays faibles du Sud européen soit la meilleur méthode pour obtenir la confiance à Bruxelles, surtout cinq mois après la prise de fonction du nouveau gouvernement et aucun bilan probant.

Concernant la récession économique, M. Papaconstantinou a relevé la série de problèmes structurels auxquels est confrontée la Grèce, comme le fonctionnement du secteur public, le système de retraites, mais aussi des problèmes dans les secteurs de la santé et de l'éducation, sans omettre le sérieux problème du manque de compétitivité de l'économie grecque en général, qui se reflète dans le déficit de la balance extérieure.

M. Papaconstantinou a tenu à se référer dûment à ce point au déficit de crédibilité de la Grèce à l'heure actuelle, lequel rend urgent de changer l'image du pays, en particulier sur les marchés financiers, ce qui demande, a noté le ministre, du temps et du travail. Et pour rendre pleinement l'ampleur de ce défi, M. Papaconstantinou a expliqué que conquérir à nouveau la crédibilité du pays est une entreprise aussi difficile que "de changer de route un grand navire comme le Titanic".

Interrogé sur la participation de la banque Goldman Sachs dans certaines formes de prêts à la Grèce, M. Papaconstantinou a noté que de tels produits structurés étaient à l'époque légaux et compatibles avec les règles d'Eurostat et que la Grèce, comme d'autres Etats membres, ont utilisé de tels outils, ce qui n'a plus été le cas dès lors qu'ils ont été jugés illégaux.

Enfin, le ministre a rejeté catégoriquement comme inconcevables les scénarios paraissant dans la presse européenne, qui parlent d'effondrement possible de l'économie grecque.

i-GR/ANA-MPA

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