Le nouveau président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a déclaré à l'issue de son entretien avec le premier ministre, Georges Papandréou, mardi à Athènes, que la Grèce a à faire face à des défis économiques, fiscaux et budgétaires profonds, lesquels intéressent ses partenaires de la zone Euro, soulignant que "il est exigé d'urgence un paquet de mesures du gouvernement grec pour améliorer la situation".
Le président du Conseil européen a relevé certes que le Budget 2010 est un pas important dans cette direction et qu'en 2010 il faut que débute l'assainissement budgétaire, l'engagement de réduire le déficit public en trois ans devant être soutenu par des reformes crédibles.
"Le programme de stabilité sera le prochain pas", a observé M. Van Rompuy, soulignant que "après cet entretien (avec le premier ministre) je suis convaincu que le gouvernement grec prend les mesures indispensables pour pouvoir lutter contre les problèmes".
La situation actuelle de l'économie grecque est un symptôme des problèmes chroniques et le plus important est le manque de crédibilité "que nous nous engageons en tant que gouvernement à reconquérir, tant face au peuple grec que face à nos partenaires de l'UE", a soutenu de son côté le premier ministre, Georges Papandréou, à l'issue du déjeuner de travail organisé au Palais Maximou en l'honneur du président du Conseil européen.
M. Papandréou a notamment déclaré que le programme de stabilité et de développement que présentera le gouvernement sera un acte de restructuration du pays qui inclura des réformes institutionnelles, ne manquant pas d'évoquer à cette occasion le projet de réforme administrative présenté au conseil des ministres ainsi l'objectif de réduction du déficit en trois ans, précisant que cet objectif sera accompagné des évaluations des fonds pour le passage de l'économie du pays au modèle compétitif du développement vert.
Evoquant son entretien avec M. Van Rompuy sur les questions concernant l'immigration et l'asile, M. Papandréou a insisté sur l'accord UE-Turquie dans ce contexte, sur Frontex, la politique de l'UE à l'égard des pays tiers ainsi que l'insertion des migrants légaux, soulignant que l'UE doit jouer un rôle décisif dans ces questions.
Il a encore réitéré en ce qui concerne l'"Agenda 2014" la proposition qu'il avait formulée pour l'adhésion des Balkans occidentaux à l'UE en 2014, estimant que le cycle ouvert il y a 100 ans avec la 1ère Guerre Mondiale doit être clôturé dans la stabilité et selon des règles de bonne application des lois dans la région car cette orientation contribuera aux réformes internes dans ces pays ainsi qu'au règlement des problèmes régionaux et bilatéraux.
Enfin, en ce qui concerne le changement climatique et les conclusions du Sommet de Copenhague, M. Papandréou a observé que bien que les résultats étaient attendus, Copenhague constitue la seule voie pour faire face au problème, lançant un appel pour une préparation sérieuse en vue du Sommet analogue de Mexico à la fin de l'année, ne manquant pas de souligner que la Grèce élaborera des plans élargis avec les pays de la Méditerranée, les Balkans occidentaux et de la mer Noire pour ces questions.
"2010 est une année de défis et il est important que nous puissions garantir le redressement économique de l'UE ainsi que le développement", a souligné pour sa part M. Van Rompuy tout en insistant sur la nécessité d'une nouvelle stratégie pour 2020 et soulignant que c'était la raison pour laquelle il avait proposé la réunion du Sommet européen le 11 février en vue d'organiser un débat sur l'économie de l'UE et le mode de vie européen.
i-GR/ANA-MPA