L'archevêque d'Amérique Mgr Dimitrios sera une fois encore cette année en tête de la délégation de la communauté grecque à la réception à la Maison Blanche lors de la Fête nationale de la Grèce le 25 mars, mais ce sont surtout les déclarations du président américain qui seront surveillées de près après qu'il eut annoncé son intention de se rendre prochainement en Turquie, ignorant… la Grèce voisine !
Le président Barack Obama devrait y adresser un discours pour mettre en relief les valeurs de la démocratie grecque et son indépendance, ainsi que les relations entre les deux pays.
Ont été invités de hautes personnalités de la communauté grecque et des officiels du gouvernement américain, les sénateurs américains d'origine grecque, ainsi que l'ambassadeur de la Grèce aux Etats-Unis, alors qu'il n'est pas exclu qu'une délégation du gouvernement et du Parlement grecs profite de la cérémonie pour faire un tour à Washington.
A Athènes, où un débat avait lieu, jeudi 12, à la Vouli, l'Assemblée nationale, à propos de la politique étrangère du gouvernement, la polémique a été vive entre l'opposition et le gouvernement.
Alors que la ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a cherché à démontrer qu'il n'y avait pas de différences majeures entre les positions du gouvernement et celles des partis de l'opposition, le chef de file de l'opposition, le socialiste Georgios Papandreou, a fermement pris parti contre "la fabulation de la droite qui prétend que, sur les grandes questions nationales, le PASOK et la ND ont les mêmes points de vue".
Et pour M. Papandreou d'énumérer pêle-mêle, la fermeture de l'Office des Telecoms [grecs, ndlr] à Skopje "à un moment crucial des négociations, puisque vendu à Deutsche Telekom", l'échec de la baisse (européenne) de la TVA sur les produits agricoles, la procédure de l'UE pour déficit excessif, le retour de l'UE à la pratique de la flatterie envers la Turquie avec des contreparties sur le dos de la Grèce et de Chypre, ou encore "la minorité musulmane de Thrace [qui] a cessé d'être traitée de question intérieure de la Grèce, mais figure maintenant dans les relations bilatérales Grèce - Turquie".
De son côté, le président du LAOS (droite traditionaliste), Georgios Karadzaferis, s'est exprimé de manière très polémique à la fois contre le président du PASOK, Georgios Papandreou, et contre le chef de la diplomatie grecque, Dora Bakoyannis, leur accusant notamment leurs leurs relations amicales avec l'administration américaine.
S'adressant au premier ministre, Costas Caramanlis, et se référant à la visite prochaine du président Obama en Turquie, M. Karadzaferis a souligné que pour la première fois, un président américain vient dans la région sans rendre visite à toutes les parties.
M. Karadzaferis a par ailleurs souligné la brièveté de la rencontre Bakoyannis-Clinton récemment à Washington, demandant alors au premier ministre si les fonds secrets réservés pour défendre la politique étrangère de la Grèce n'étaient pas destinés "à rendre plus artistique le portrait de Mme Bakoyannis".
Enfin, le président du LAOS a déclaré une nouvelle fois s'opposer à l'entrée de la Turquie dans l'UE, demandant au chef du gouvernement que "si du moins il ne l'écoute pas, qu'il entende alors M. Sarkozy, qui dit non", concluant à propos des alliances que "nous avons perdu des occasions avec Poutine, n'en perdons pas avec Sarkozy qui est le plus grand allié de notre pays".
i-GR/ANA-MPA