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La Grèce entreprend la présidence de l'OSCE en milieu de divisions sur la situation au Caucase

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Par iNFO-GRECE,

La Grèce assume à partir de vendredi la présidence pour 2009 de l'OSCE, alors que la situation au Caucase après la guerre Russie-Géorgie et la proposition russe de mettre en place une nouvelle architecture sécuritaire européenne ont empêché la rédaction d'une déclaration commune par les 50 pays présents au Conseil ministériel de l'OSCE à Helsinki.

Malgré les efforts de la présidence finlandaise de passer le relais à la Grèce avec une "déclaration politique commune", qui donnerait un nouveau souffle à "l'esprit d'Helsinki" et permettrait de faire front aux nouveaux enjeux géopolitiques et aux conséquences multidimensionnelles de la mondialisation, ceci n'a pas été possible, comme constaté à l'issue vendredi des travaux de la session ministérielle annuelle à Helsinki.

Le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a exprimé sa déception, mais en même temps souligné que Helsinki a adressé "un message positif fort" pour l'ouverture d'un dialogue politique sur l'avenir de l'Europe, un point sur lequel insistera la présidence grecque.

"Hier après-midi, nous avons commencé un dialogue politique de fond, et la Grèce a pris l'engagement de le poursuivre et de rechercher un terrain d'entente commun. L'Europe a besoin de nouvelles idées, d'une nouvelle stratégie, et nous ferons tout ce que nous pourrons pour parvenir au moins à un accord de base", a déclaré le chef de la diplomatie grecque, dans une conférence de presse vendredi de la Troïka de l'OSCE.

C'est à cette absence d'accord, qui occupera une partie du mandat grec, que s'est référée encore Mme Bakoyannis, observant que si les points de vue établis sur la sécurité dans la région de l'OSCE ont été renversés, la crise du Caucase peut être l'occasion d'une discussion plus élargie en vue d'une nouvelle architecture sécuritaire en Europe, prévoyant que "le terrain pourrait être déblayé" au printemps prochain lorsque Athènes accueillera la conférence ministérielle.

La réunion de deux jours, qui a été suivi par un record 50 ministres des affaires étrangères de l'OSCE les 56 États participants, a conclu en 2009 avec la présidence grecque indiquant la volonté de convoquer une réunion de haut niveau de poursuivre les pourparlers sur la sécurité européenne.

Le programme officiel sera présenté aux 55 Etats-membres le 15 janvier à Vienne, siège du secrétariat général de l'OSCE, alors que Mme Bakoyannis devrait se rendre en visite dans les pays du Caucase et en Russie. La Géorgie et la Russie se renvoient toujours la responsabilité du déclenchement de la guerre en août dernier.

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, dont le pays occupe actuellement la présidence tournante de l'Union européenne (UE), a dénoncé la présence actuelle de troupes russes en Ossétie du Sud et en Abkhazie. "L'Union européenne n'est pas convaincue que la présence de plusieurs milliers de soldats et de bases militaires [russes] en Ossétie du Sud et en Abkhazie contribue à […] stabiliser la situation en Géorgie", a-t-il indiqué.

Car, effectivement, l’architecture de sécurité en Europe est l'autre point de discorde avec la Russie laquelle, dont le nouveau président Dimitri Medvedev, s'active depuis juin à promouvoir un projet de "traité de sécurité" paneuropéen que le camp occidental voir comme un projet anti-OTAN. La tâche ne s'annonce pas simple pour la présidence grecque qui tout en restant ancrée à l'Ouest cherche à s'attirer les faveurs d'une Russie orthodoxe et proche des intérêts grecs dans les Balknas. En même temps, cette relation privilégiée des Grecs avec la Russie pourrait être une opportunité pour trouver un terrain d'entente.

Mais d'autres, n'attendront pas forcement que la présidence grecque règle la question. Le président de la France, Nicolas Sarkozy, a proposé de tenir un sommet de l’OSCE en 2009 pour évoquer l’architecture de sécurité en Europe, a annoncé son ministre des Affaires étrangères. Sans forcement attendre la fin de la présidence grecque, et peut-être même sans… demander son avis. Mme Bakoyannis en est avertie que le tempo européen n'est pas celui d'Athènes.

L'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) a vu le jour en 1975 avec la signature de l'Acte final d'Helsinki par 35 pays a donné naissance à l'OSCE. L'organisation regroupe aujourd'hui tous les Etats européens, à l’exception du Kosovo, ainsi que tous les Etats issus de l’ex-URSS, les Etats-Unis et le Canada, soit 56 Etats participants.

Dans le discours de clôture, le Premier ministre finlandais Matti Vanhanen, a déclaré que la réunion avait été "constructive et substantielle".

"Au cours de ces deux jours, les ministres ont eu l'occasion unique d'échanger des points de vue et d'échanger des idées sur les défis en matière de sécurité et sur les éventuelles mesures à prendre. De notre point de vue, l'OSCE est un forum naturel pour discuter de questions de sécurité européenne, également au niveau élevé si besoin", a-t-il dit.

i-GR/ANA-MPA
Crédit photos: OSCE

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