La réunion vendredi du comité central de Nea Dimokratia (ND, majorité gouvernementale) tombait à point pour le premier ministre Costas Caramanlis, en lui donnant une occasion de s'exprimer sur l'ensemble de sa politique, alors que la contestation interne alimentait les discours de l'opposition et que les sondages de ces dernières semaines enregistraient une importante perte de terrain dans l'opinion publique.
Sans les nommer, le premier ministre a accusé ses opposants au sein de sa propre formation en déclarant qu'il n'accepte "ni chantage, ni torpillage continuel du gouvernement", et a tranché que "je résisterai aux pressions, être à la tête du gouvernement n'est pas pour moi un but en soi, mon rêve est de servir ma patrie".
"Je n'ai pas d'hésitations. Si quelqu'un a d'autres plans, une autre politique, qu'il me conteste ouvertement, qu'il me renverse, qu'il fasse tomber le gouvernement", a-t-il menacé en haussant le ton.
M. Caramanlis a fait par ailleurs son autocritique en déclarant que "je ne nie pas qu'erreurs et omissions aient été commises, j'en ai pleinement conscience" et reconnu que "nous devons être à l'écoute des citoyens" pour, a-t-il dit, "rechercher toujours le meilleur pour le pays, tout en sachant les problèmes et les difficultés".
Evoquant ensuite le climat politique des dernières semaines marqué par la hausse de l'opposition dans les sondages et les rumeurs d'un remaniement gouvernemental, M. Caramanlis a dit que sur cette question, il existe deux modes de changement, celui de la politique ou celui des personnes, mais que de toute façon des telles décisions ne peuvent être prises pour des raisons de communication ou pour faire impression.
M. Caramanlis a ensuite fait référence à la crise économique mondiale, et rappelé que "la vie quotidienne de la population est devenue partout plus difficile", tout en ajoutant que cette crise a un impact limité sur l'économie grecque car celle-ci est protégée par les changements et les réformes engagés par le gouvernement ces dernières années.
A ce point, M. Caramanlis a critiqué le PASOK, en expliquant que les problèmes ne se règlent pas avec des promesses populistes. "Certains promettent des milliards d'euros, a-t-il dit, pour s'interroger d'emblée d'où ces fonds proviendront. Où en arriveront les dettes et les problèmes? Oublient-ils que les intérêts des dettes qu'ils ont légués atteignent 10 milliards d'euros par an?"
Le premier ministre a introduit son discours par un hommage à Pavlos Bakoyannis, victime il y a 19 ans de l'organisation terroriste du "17 Novembre".
i-GR/ANA-MPA