Le premier ministre, Costas Caramanlis, a adressé vendredi une lettre au président du Parlement lui demandant la convocation d'une commission interpartis en vue d'examiner le fonctionnement des partis et, plus précisément, les sources de financements électoraux, prenant ainsi de court l'opposition socialiste qui demandait, elle, une commission d'enquête parlementaire sur les financements occultes de Siemens.
La proposition, explique M. Caramanlis dans sa lettre, concrétise ce qu'il avait proposé au Parlement le 27 juin dernier lors du débat dominé par l'affaire des "caisses noires" de Siemens et vise, comme il le souligne, avec le soutien de toutes les formations politiques, à mieux protéger la vie publique et le secteur public.
Le premier ministre est revenu sur l'affaire de la corruption des partis politiques par Siemens, lors de la remise des prix 2008 de la Chambre de Commerce et d'Industrie lundi au Palais de la Musique en affirmant que les adversaires du gouvernement étaient le manque de transparence, la bureaucratie et la corruption, et soulignant que ses engagements seront appliqués à la lettre en vue d'une nouvelle culture politique.
La commission sera mise en place à la rentrée, les premières réunions étant prévues pour le mois d'octobre.
Dans son point de presse, le porte-parole du gouvernement, Théodore Roussopoulos, a rappelé que la question du financement des partis politiques aurait pu se régler plus tôt, lors de l'examen sur la révision de l'art. 29 de la Constitution qui n'a pu être voté puisque rejeté à l'époque par le principal parti de l'opposition.
Le président du parlement, M. Sioufas, a appelé les partis à faire connaître leurs propositions, afin que dès le début de la réunion de la commission parlementaire en question, lors de la reprise des travaux du Parlement, ces propositions soient prêtes pour conduire à un règlement législatif.
Le PASOK (parti socialiste), par la voix de son porte-parole Georgios Papakonstantinou, a répondu favorablement à la création d'une telle commission.
Toutefois, M. Papakonstantinou, a estimé qu'il s'agissait pour le gouvernement de gagner du temps, et il a insisté à nouveau sur la convocation d'une commission d'enquête parlementaire pour l'affaire des "caisses noires" de Siemens servant à s'assurer des contrats de fournitures publiques.
Le porte-parole socialiste a dit que le PASOK poserait comme condition à sa participation à la commission proposée par M. Caramanlis que soit acceptée la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire, "le gouvernement", a-t-il dit, "prouvant sa volonté alors de mettre au clair l'affaire Siemens".
Toujours dans cette affaire Siemens, les déclarations ce week-end du ministre de la Culture, Michalis Liapis, n'ont pas convaincu le PASOK. M. Liapis avait souligné qu'il ne comptait pas démissionner, se disant la cible de diffamations sans preuve et réagissant à ce qui se dit et s'écrit dans les médias sur son voyage en 1995 en Allemagne, supposé avoir été aux frais de Siemens alors qu'il était ministre des Transports à cette époque.
"Cette question restera ouverte", a expliqué M. Papaconstantinou, "aussi longtemps que l'on présume qu'il y a responsabilité politique", précisant qu'"il y a une responsabilité politique lorsque l'on constate des côtés obscurs dans les relations d'un ministre avec un homme d'affaires intéressé en tant que fournisseur d'une administration supervisée par le ministre".
i-GR/ANA-MPA