imvros tenedos
Le Conseil de l'Europe a demandé à la Turquie la mise en application de mesures pour la protection de la minorité grecque des îles du Nord de l'Egée, Imvros et Ténédos, dans une résolution fondée sur le rapport d'Andreas Gross (Suisse) qui sera mise au vote en assemblée plénière à Strasbourg le 27 juin.
Plus précisément, la commission des questions juridiques et droits de l'Homme du CdE, dans une résolution déposée mardi appelle Ankara à adopter "une attitude positive" pour les Grecs d'Imvros et Tenedos, saluant certains "gestes positifs" qui ont eu lieu, mais demandant toutefois "un règlement plus juste des questions d'éducation et des questions foncières pour les habitants d'origine grecque des deux îles".
"La population des îles a subi depuis trop longtemps les conséquences des tensions récurrentes entre la Grèce et la Turquie", indique la résolution de la commission, qui relève encore que si Ankara adopte une attitude plus positive, ce sera un exemple de "sa bonne volonté de surmonter des réflexes nationalistes dépassés et d'appliquer les principes européens de bon voisinage".
Enfin, selon le communiqué du CdE, cette résolution "a pour origine" le fait "historique", comme il est précisé, de la visite conjointe dans les deux îles des chefs des représentations parlementaires de Grèce et de Turquie, Elsa Papadamitriou et Murat Mercan.
Les accords de Lausanne avaient concédé à la Turquie ces deux îles de l'Egée à condition que la population d'origine jouisse d'une administration spéciale. Les accords n'ont jamais été respectés et, à coups d'expropriations, la démographie de l'île de majoritairement grecque (6700 Grecs à Imvros et 2500 à Tenedos pour quelques centaines de Turcs) au début du siècle dernier est devenue complètement turque - 7.500 Turcs mais il ne reste que 300 Grecs à Imvros et 25 à Tenedos ! Des quelques 200 églises orthodoxes qui animaient la vie sociale de l'île, il ne reste plus rien.
i-GR/ANA-MPA