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Affaires étrangères : stabilité sur la FYROM, inquiétude pour la Turquie

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Par iNFO-GRECE,

Alors que le médiateur de l'ONU, Matthew Nimetz, entame une nouvelle tournée à Athènes et Skopje mais sans nouvelles idées pour un règlement du nom de la FYROM, la réunion du Conseil national grec de Politique étrangère a confirmé le front uni des forces politiques grecques sur la question de la Macédoine tandis qu'elle a laissé apparaître des inquiétudes quant à l'évolution de la situation intérieure en Turquie.

La réunion cette semaine du Conseil national de Politique étrangère qui réuni la direction du ministère des Affaires étrangères et les représentants des partis de l'opposition, le PASOK, le Synaspismos et le LAOS, a confirmé "l'unanimité" sur la question du nom de la FYROM, et souligné que la mobilité observée sur la question chypriote devra être "mise à profit" bien que les développements internes en Turquie risquent de compliquer la tâche et donnent lieu à des "inquiétude".

"Ce fut une très bonne discussion, qui a été centrée sur deux-trois dossiers (appellation de la FYROM, question chypriote et Kosovo) et qui a permis un échange de vues sérieux et en profondeur", a dit, à l'issue d'une réunion, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Georgios Koumoutsakos qui s'est félicité que les choix stratégiques de la politique étrangère grecque ne soient pas un champ de confrontations des forces politiques.

De son côté, le député du PASOK (socialiste), Theodoros Pangalos, a confirmé l'existence d'une unanimité sur la question du nom de la FYROM, explicitant que les thèses grecques sont "claires, fermes et fondées". "Nous avons déposé nos propositions pour une appellation composée vis-à-vis de tous, avec définition géographique, une position qui a été reconfirmée par le ministre", a ajouté le député du PASOK, Andréas Loverdos.

Le député du Synaspismos (communistes radicaux), Yannis Banias, a quant à lui parlé d'un accord concernant le dossier de la FYROM, alors qu'il a exprimé une vive inquiétude sur les développements en Turquie, parlant d'une réactivation de l'establishment militaire et regrettant que "cela n'est pas dans l'intérêt des développements à Chypre".

Se référant au Kosovo, M. Banias a estimé que "la force militaire de la Grèce ne doit pas y resté et que le dossier doit être renvoyé à l'ONU où a lieu un débat à ce sujet".

Le président de la commission parlementaire des Affaires extérieures et de Défense, Miltiadis Varvitsiotis, a souligné, pour sa part, que les développements à Skopje autour des élections législatives ne doivent pas influencer notre propre position sur la question du nom et averti qu'ils ne doivent pas être le prétexte d'un raidissement ou d'une réplique à d'éventuelles expressions excessives qui pourraient être lancées pendant la période électorale dans le pays voisin.

Enfin, l'ambassadeur honoraire, M. Politis, représentant le LAOS (droite traditionnaliste), a soutenu qu'une solution mutuellement acceptée doit être à la fois bonne, à savoir satisfaire le minimum des intérêts nationaux, alors qu'il a exprimé ses craintes sur les développements en Turquie.

Bakoyannis-Nimetz: Les concertations sur le nom de la FYROM continuent

Le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a informé la presse vendredi que le médiateur de l'ONU, Matthew Nimetz, avec lequel elle s'était entretenu pendant presque une heure, n'avait fait aucune nouvelle proposition pour un règlement du nom de la FYROM, mais confirmé - comme le souhaitait la partie grecque - que les concertations reprennent avec Skopje.

M. Nimetz, a souligné Mme Bakoyannis, "a pris en considération toutes les données et la période pré-électorale dans le pays voisin" et, compte tenu de cette conjoncture, "il prendra ses propres initiatives".

"L'important pour nous, c'est que les concertations restent en vie. La Grèce n'a aucun problème. Elle a un gouvernement stable, et le monde politique d'accord avec les objectifs et la ligne politique que nous avons tracés".

Commentant ses entretiens précédemment à Skopje avec les dirigeants politiques, M. Nimetz pour sa part a confirmé ne pas être porteur d'une nouvelle proposition, précisant avoir fait des recommandations, comme il se doit pour un médiateur, et soulignant bien qu'il ne s'agit pas de ses dernières et qu'il n'a pas devant lui un calendrier voire la date d'expiration de sa mission.

A propos des résultats du Sommet de l'OTAN, M. Nimetz a observé que "le communiqué de Bucarest a donné une nouvelle tournure à la situation", alors qu'exprimant ses impressions en général après ses contacts en FYROM, l'officiel de l'ONU a informé être parti avec la confirmation qu'ils (les dirigeants à Skopje) comprennent que la solution de cette question du nom serait extrêmement à l'avantage de leur pays. "Il est évident, a-t-il relevé, qu'ils veulent un règlement, lequel toutefois sera accepté par leurs concitoyens", jugeant certes "difficile" de trouver une solution en période d'élections.

Interrogé sur les prochains pas qu'il compte faire, M. Nimetz a toutefois déclaré ne pas avoir "clarifié la suite" de la procédure, n'ayant pas décidé encore soit de convoquer les ambassadeurs des deux pays négociant, soit de retourner lui-même à Athènes et Skopje.

Sommes-nous plus près aujourd'hui d'une solution, lui a-t-on demandé, "je ne pense pas", a-t-il dit, "les événements du mois dernier ont donné une nouvelle tournure à toute la situation et il a été souligné la nécessité de se concentrer - le deux parties intéressées - sur ce qu'il faut pour un compromis".

M. Nimetz, a également rencontré lors de son passage à Athènes le président du PASOK, Georgios Papandreou, ce dernier affirmant lui avoir exposé trois messages "clairs et simples".

"A M. Nimetz, [j'ai exposé] avant tout notre soutien à la procédure de concertations sous l'égide de l'ONU et seulement de l'ONU, puis j'ai évoqué à nouveau notre position sur la ligne rouge que soutient la grande majorité des Grecs et, enfin, j'ai demandé de la part du médiateur d'être objectif et sensible aux thèses grecques", a dit M. Papandreou.

i-GR/ANA-MPA

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