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Nom définitif de la FYROM : le patriotisme de Caramanlis mis à mal par Karadzaferis

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Par iNFO-GRECE,

La Grèce a informé l'envoyé spécial de l'ONU pour la FYROM, Matthew Nimetz, de ses observations et remarques sur sa dernière proposition pour le nom, a confirmé le premier ministre, Costas Caramanlis, alors que les ambassadeurs respectifs de la Grèce et de la FYROM, MM. Vassilakis et Dimitrov, devaient rencontrer tour à tour M. Nimetz, vendredi soir à New York.

Vendredi au Parlement lors de "l'heure du premier ministre", et quelques heures avant que s'ouvre un nouveau cycle de concertations à New York avec les ambassadeurs de Grèce et de FYROM, MM. Vassilakis et Dimitrov, le premier ministre grec, répondant au président du LAOS (droite traditionaliste) Georges Karadzaferis, a observé qu'"une solution viable ne peut se baser sur la simple description du régime actuel dans le pays voisin", et estimé que "cette série de noms à choisir n'est ni épuisée, ni contraignante".

M. Caramanlis a affirmé encore que "tout ce que nous avions dit jusque-là aujourd'hui ne change pas - la logique, les buts, le cadre -, et notre stratégie est bien connue et claire", réfutant qu'Athènes puisse parler de concessions, puisque soulignant "nous n'abaissons pas la barre, mais au contraire accentuons la pression en vue d'une solution".

Commentant en outre les réactions de Skopje, le chef du gouvernement a expliqué que "l'intransigeance de l'Etat voisin ferme la voie à son ambition d'entrer dans l'OTAN et l'UE. La Grèce a les moyens de protéger ses intérêts et elle ne les abandonnera pas. Nous connaissons bien les difficultés, mais il ne sert à rien de s'alarmer, d'inventer des scénarios, ni d'alimenter un climat où l'on se renferme sur soi".

Invité à prendre position sur un référendum sur cette question, M. Caramanlis a mis dûment en avant le rôle démocratique des institutions (Parlement, gouvernement), jugeant que "le transfert des responsabilités n'est pas une solution et qu'il n'y a rien de plus important que les prises de décision courageuses en faveur du pays et de son avenir", relevant aussi les facilités des démonstrations de patriotisme et "les grandes paroles qui mènent notre patrie à des positions difficiles".

En conclusion, M. Caramanlis a rappelé qu'être "patriote consiste à assumer ses responsabilités que demandent les situations où l'on protège les droits nationaux, et ce devoir nous y répondons avec conscience et audace, sang-froid et détermination, et en fin de compte en pleine connaissance de notre responsabilité historique".

M. Karadzaferis pour sa part a regretté le refus du gouvernement de convoquer le Conseil des chefs de parti présidé par le chef de l'Etat et donc sa décision d'assumer seul de lourdes responsabilités, demandant par ailleurs s'il est envisagé la ratification d'un accord par le Parlement voire un référendum.

Le président du LAOS a par ailleurs rappelé des déclarations d'hommes politiques dans le passé, renvoyant notamment à l'ex-ministre des AE, Michalis Papaconstantinou constatant que "ce pays (la FYROM) veut prendre toute la Macédoine", mais également au fondateur du PASOK, Andreas Papandréou, "il est hors de question que j'accepte le terme Macédoine, quelle qu'en soit la formule", alors que côté Skopje M. Karadzaferis a évoqué une déclaration du "Parti communiste de Macédoine" en 1944 sur l'"unification de la Macédoine divisée par les impérialistes dans les Balkans".

Déclarations de Casey et Burns sur l'appellation de la FYROM

Le porte-parole adjoint du département d'Etat américain, Tom Casey, appelé vendredi à commenter la rencontre qui doit avoit lieu dans la soirée sur la question du nom de la FYROM entre les ambassadeurs, Vassilakis et Dimitrov, a déclaré ''nous encourageons les gouvernements grec et macédonien à travailler sous les bons offices de M. Nimetz, de sorte à trouver une solution mutuellement acceptée sur la question du nom, un sujet que nous jugeons important pour ces deux pays''.

M. Casey a également mentionné que "la Grèce est un pays ami et partenaire important pour les Etats-Unis, qui ont également de bonne relations avec le gouvernement de Macédoine ", et ajouté "qu'en ce qui concerne le prochain sommet de l'OTAN à Bucarest et les décisions qui doivent y être prises, nous devrons sans doute attendre de voir ce qui va se passer".

M. Casey a également précisé que "le secrétaire d'Etat américain, Condoleezza Rice, participera à la réunion jeudi 6 mars des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance, qui aura à l'ordre du jour la question du Kosovo, les opérations de l'OTAN en Afghanistan, des sujets concernant le fonctionnement interne de l'Alliance, ainsi que l'évolution de certains pays", tout en reconnaissant que "nous sommes néanmoins assez loin de prendre une décision sur ce point".

Interrogé ensuite sur l'existence de contacts récents entre Mme Rice et les chefs de la diplomatie des deux pays, M. Casey a clarifié que Mme Rice les avait rencontré il y a deux semaines, et les avait fortement incités à coopérer avec M. Nimetz, tout en reconnaissant n'être pas informé sur des contacts de haut niveau plus récents.

L'ancien ambassadeur des Etats-Unis en Grèce et actuel sous-secrétaire d'Etat aux affaires politiques, Nicolas Burns, prenant la parole au Centre de la presse étrangère à Washington, a déclaré quant à lui comprendre la sensibilité du peuple et du gouvernement grecs sur la question du nom, et observé que les Etats-Unis comprennent l'importance de la question et c'est pour cette raison qu'ils soutient le médiateur ''expérimenté et compétent'' de l'ONU, Matthew Nimetz.

Interrogé ensuite sur son appréciation du droit de la Grèce à exercer son droit de veto, M. Burns a souligné "il n'est d'aucune utilité de commenter ou de donner des conseils au gouvernement grec", affirmant d'ailleurs qu'"[il a] toujours essayé de ne jamais donner de conseils à un gouvernement, quel qu'il soit".

i-GR/ANA-MPA

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