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Indépendance du Kosovo : Athènes s'abrite derrière la "position commune" de l'UE

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Par iNFO-GRECE,

C'est bottant en touche et renvoyant sur le communiqué des 27 de l'Union européenne que le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a évité de prendre position sur l'indépendance de la province serbe du Kosovo proclamée par la communauté albanaise dimanche. A l'issue des travaux du conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE qui s'est réuni lundi à Bruxelles, Mme Bakoyannis, a notamment mis l'accent sur le fait que "l'objectif est de garantir la stabilité et la sécurité dans la région", ajoutant que "la Grèce prendra ses décisions sur cette question dans une phase ultérieure".

Or, justement, le Conseil des Affaires générales et Relations extérieures de l'UE, tout en accueillant favorablement la résolution de l'Assemblée du Kosovo, par laquelle elle proclame l'indépendance de la province, n'est pas parvenu à une position commune et a renvoyé chaque Etat membre devant ses responsabilités.

"Le Conseil prend note que la résolution engage le Kosovo aux principes de la démocratie et l'égalité de tous ses citoyens, la protection des Serbes et des autres minorités, le Protection du patrimoine culturel et religieux et de la supervision internationale", lit-on dans le communiqué officiel lequel conclue que "les États membres décident, conformément à la pratique nationale et au Droit international, sur leurs relations avec le Kosovo".

Mme Bakoyannis a insisté, elle, sur le fait que "la Grèce a toujours été persuadée et continue de l'être que les meilleures solutions aux différends et problèmes sont le fruit de règlements mutuellement acceptés grâce au dialogue et aux négociations et non par des actions et faits accomplis unilatéraux". Selon Mme Bakoyannis, "cette position, qui est basée sur le respect du principe du règlement pacifique des différends, a déterminé notre politique dans la question concernant le statut du Kosovo".

Pour le chef de la diplomatie grecque, "les décisions prises dimanche mettent en place une nouvelle réalité dans la région particulièrement sensible des Balkans occidentaux, et ce qui importe avant tout est la stabilité et la sécurité de la région". Elle a encore mis l'accent sur "l'importance majeure de la sécurité et du respect des droits des Serbes et autres minorités ethniques qui vivent au Kosovo", précisant que l'UE appelle toutes les parties concernées à ne pas prendre part à des actions qui pourraient engendrer des tensions dangereuses.

Par ailleurs, elle a qualifié d'"indispensable" la présence active de l'UE et sa coopération avec la force alliée de la KFOR, soulignant que "celles-ci sont la garantie de la stabilité et de la sécurité". S'agissant d'une participation de la Grèce à une mission européenne au Kosovo, Mme Bakoyannis a déclaré que la Grèce en tant que pays-membre le plus ancien de l'UE et de l'OTAN dans le SE de l'Europe se doit de contribuer à cet effort collectif. "Notre participation à la présence européenne au Kosovo confirme et renforce notre rôle en tant que force régionale de responsabilité et de stabilité", a-t-elle indiqué.

Concernant la reconnaissance du statut du Kosovo, Mme Bakoyannis a précisé que "la Grèce prendra ses décisions dans une phase ultérieure, après avoir examiné tous les développements, les dimensions et les conséquences concernant la sécurité régionale et les intérêts du pays".

Enfin, Mme Bakoyannis a indiqué que "la Grèce continuera à coopérer étroitement avec ses partenaires européens et nos pays voisins, en tenant compte du rôle particulier de la Serbie pour le maintien de l'équilibre et la stabilité régionale".

Outre le fait que l'auto-proclamation albanaise au Kosovo pourrait créer un précédent favorable à la reconnaissance internationale de l'Etat autoproclamé de la République Turque de Chypre du Nord, la situation régionale se complique un peu plus pour Athènes avec l'approche de l'échéance de l'adhésion de l'Ancienne république yougoslave de Macédoine, pour laquelle la Grèce menace d'y opposer son droit de veto si le différend sur le nom n'est réglé au préalable.

Le médiateur de l'ONUpour le nom de la FYROM, Matthew Nimetz, est attendu à Athènes mardi 19 février a annoncé le porte-parole du gouvernement, Theodore Roussopoulos.

i-GR/ANA-MPA

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