Aller au contenu principal

Echec de la médiation Nimetz sur le nom définitif de la FYROM

Profile picture for user iNFO-GRECE
Par iNFO-GRECE,

La rencontre de l'envoyé spécial de l'ONU pour la FYROM, Matthew Nimetz, avec les médiateurs de la Grèce et de la FYROM, les ambassadeurs Adamantios Vassilakis et Nikola Dimitrov, s'est clôturée lundi à Ohrid après trois heures de discussions, et aucun progrès n'a été obtenu en ce qui concerne l'appellation du pays. A Strasbours, le ministre des Affaires étrangères de la FYROM, M. Milososki, a refuté la dimension internationale de la question soutenant que l'affaire était bilatérale.

M. Nimetz a toutefois qualifié cette rencontre d'utile et ouverte, ajoutant que les deux parties étaient cette fois plus directes dans la formulation de leurs positions et argumentations que lors des précédentes rencontres, mais reconnu cependant l'existence de sérieux différends dans la question de l'appellation du pays.

M. Vassilakis a indiqué que la Grèce avait fait un pas gigantesque en acceptant une appellation composée, et précisé que le différend sur le nom n'a pas une dimension bilatérale, car étant lié à la sécurité et à la stabilité dans la région et examiné dans le cadre de l'ONU. M. Vassilakis a encore indiqué que l'obtention d'un règlement sur la question du nom contribuera à la promotion de la coopération et au renforcement de l'amitié entre les deux pays.

De son côté, le médiateur de la FYROM a indiqué avoir présenté une proposition pour la mise en place d'une commission commune pour l'étude des manuels d'histoire et proposé des rencontres au plus haut niveau avec la Grèce, ainsi que l'ouverture d'un poste-frontière (Markova Noga-Aghios Germanos Prespes) et la signature d'un accord pour éviter la double imposition.

M. Dimitrov a encore fait remarquer que le ministre des Affaires étrangères de la FYROM, Antonio Milososki, qui a proclamé l'ouverture des concertations, a présenté à la Grèce un "mémorandum d'amitié et de coopération" qui, s'il est accepté par Athènes, sera signé par les ministres des AE des deux pays d'ici la fin février.

M. Dimitrov a par ailleurs souligné que pour la FYROM, l'acceptation par la Grèce d'une appellation composée ne constitue en aucun cas un "pas de géant", car "nous considérons l'appellation provisoire actuelle comme étant composée, alors que notre position est que l'adhésion de la FYROM aux organismes internationaux ne doit pas être bloquée, ainsi que le précise l'accord intermédiaire de 1995".

Enfin, M. Dimitrov a qualifié ce différend d'ordre bilatéral, arguant que seule la Grèce a un problème en ce qui concerne l'appellation de son pays, pour conclure enfin que la question du nom est liée à l'indenté et la stabilité du pays.

Milososki devant le Parlement européen : une affaire bilatérale

Intervenant devant la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen, le ministre des Affaires étrangères de la FYROM, Antonio Milososki, a repris les positions habituelles de Skopje quant à une solution acceptée mutuellement sur la question de l'appellation du pays. "La question de l'appellation de la FYROM est une question bilatérale entre la Grèce et Skopje", a dit M. Milososki, tout en admettant l'intérêt de la conclusion d'un accord d'amitié et d'établissement de mesures de confiance entre les deux pays.

En ce qui concerne la rencontre d'Ohrid, M. Milososki a affirmé que "bien qu'aucun progrès n'ait été obtenu, notamment en raison des craintes exprimées par la Grèce au sujet d'éventuelles tendances irrédentistes et invoqué des problèmes historiques et culturels, la FYROM a proposé une déclaration d'amitié".

Les eurodéputés grecs, toutes origines politiques confondues, ont réfuté ces argumentations en insistant sur le fait que M. Milososki a essayé d'accorder une importance accrue à la proposition de la FYROM pour la conclusion d'un accord d'amitié et de mise en place de mesures de confiance ainsi que de dénaturer la nature du problème en le présentant comme une question bilatérale.

Depuis Athènes, le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a répondu aux déclarations de son homologue soulignant que "la mise en doute constante des résolutions du Conseil de sécurité (de l'ONU) est une voie glissante pour la stabilité régionale", ajoutant encore que "nous continuerons à oeuvrer dans la direction de la recherche d'une solution mutuellement acceptée sans effet de tactique et retards fictifs".

i-GR/ANA-MPA

Soyez le premier à noter cet article