Une déclaration unilatérale d'indépendance au Kosovo créerait un précédent pour tous les conflits non résolus, a affirmé mardi le négociateur russe de la Troïka de médiation pour le Kosovo, Alexandre Botsan-Khartchenko, dans une interview accordée à l'ANA-MPA après son entretien avec le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, et peu avant son départ pour Moscou. Le diplomate russe a dit également que "la position de la Russie est de soutenir la procédure de concertation sur la question de l'appellation de Skopje sous l'égide de l'ONU, ainsi que tout compromis entre Athènes et Skopje".
M. Botsan-Khartchenko a déclaré que la Russie partage avec la Grèce une série de préoccupations similaires au sujet du règlement futur de la question du Kosovo, "et cela même s'il existe certaines différenciations" qu'il a qualifiées de "naturelles" compte tenu que la Grèce est pays membre de l'UE, tout en insistant toutefois que malgré ces différenciations il existe une base saine pour la coopération de la Grèce et de la Russie dans les Balkans.
Le diplomate russe a encore souligné que Athènes et Moscou ont confirmé à nouveau leur accord sur "la question critique" qui est d'éviter des calendriers asphyxiants et des actions unilatérales pour le Kosovo.
Interrogé sur les raisons pour lesquelles la Russie s'inquiète de l'éventuelle indépendance du Kosovo, M. Botsan-Khartchenko a insisté sur la nécessité de trouver une solution de compromis, soulignant que la Russie estime qu'une déclaration unilatérale d'indépendance créerait un précédent pour tous les conflits non résolus. "Une telle évolution aurait de nombreuses conséquences catastrophiques et une influence négative que nous pouvons déjà constater dans la situation en Bosnie. La Russie vise à la stabilité des Balkans", a-t-il conclu.
i-GR/ANA-MPA