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Caramanlis conserve la majorité aux législatives

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Par iNFO-GRECE,

Les élections législatives anticipées qui se déroulaient en Grèce dimanche, ont été emportées haut la main par le parti conservateur de Nea Dimokratia (ND) conduit par le premier ministre sortant Costas Caramanlis. A l'issue du décompte de 98,97% des bulletins, la ND est créditée de 41,85% contre 38,11% allant aux socialistes du PASOK, grand perdant de ces élections. La gauche marxiste sort renforcée avec un parti communiste (KKE) à 8,14 % et une coalition d'extrême gauche (SYRIZA) à 5,03%. A droite, Georgios Karatzaferis, transfuge de ND et chef de la droite traditionaliste (LAOS), fait entrer son parti pour la première fois au parlement avec un score de 3,79%.


La participation au scrutin a été massive avec un taux de participation de 74,13% sur les 8.980.869 inscrits, et seuls 2,66% des bulletins blancs ou nul. Nea Dimokratia devrait être en mesure de former un gouvernement autonome si la répartition actuelle des sièges se confirme. Les projections actuelles attribuent 252 sièges à la ND qui obtiendrait ainsi la majorité absolue, 102 sièges au PASOK, 22 sièges au KKE, 14 au SYRIZA et 10 au LAOS.

Dès que la victoire de Costas Caramanlis était connue aux premières heures de la nuit du dimanche à lundi, le premier ministre a reçu les congratulations téléphoniques du président français, Nicolas Sarkozy, de la chancelière allemande, Angela Merkel, du président chypriote, Tassos Papadopoulos, du premier ministre albanais, Sali Berisha, du président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, et du président du Parti populaire européen, Wilfried Martens.

Des militants fêtent la victoire de Nea Dimokratia
La fête devant le QG électoral de Nea Dimokratia

Dans une déclaration vers une heure du matin lundi, M. Caramanlis, s'est félicité du "mandat clair" donné par le peuple grec au gouvernement de la ND de continuer les réformes, le message d'un "nouveau départ encore plus dynamique", soulignant encore que "le peuple grec a choisi la marche que suivra le pays les prochaines années".

"Le message est clair. Je ressens la responsabilité que nous soyons meilleurs, que nous soyons encore plus prés des citoyens et de leurs problèmes qui n'ont pas de couleurs. L'avenir appartient à tous", a-t-il assuré.

M. Caramanlis s'est engagé à ce que le nouveau gouvernement "avance par le dialogue qui recherchera le consensus, mais aussi la détermination qui ne permettra pas de retards", invitant dans cette voie "toutes les forces politiques à contribuer afin que la Grèce aille de l’avant".

"Nous continuerons plus fermement pour consolider l'économie et lutter contre la pauvreté, pour plus d'opportunités pour tous et plus d'Etat social", a encore ajouté le premier ministre, exprimant également une pensée pour les Grecs sinistrés par les grands incendies de l’été, auxquels il a assuré du soutien du gouvernement et de l’engagement de matérialiser à la lettre toutes les mesures en leur faveur.

Tandis que les suporters de nea Dimokratia envahissaient le centre d'Athènes et les places des autres villes grecques, l'ambiance était morose au siège du PASOK où la course à la succession du président actuel du parti, Georgios Papandreou, a déjà commencé.

Papandreou prépare sa déclaration sur les résultats électoraux
Sous le regard des cadres du PASOK, Georgios Papandreou se prépare à la déclaration télévisuelle après l'annonce de la défaite du parti.
Deux cadres du PASOK, Venizelos et Diamantopoulou, suivent l'allocution de Papandreou
M. Venizelos et Mme Diamantopoulou suivent l'allocution du président du PASOK. "Je suis candidat à la succession" a dit aussitôt après le premier, "connaissance de soi et retenue", a recommandé la seconde.

Commentant les résultats des législatives depuis le siège du PASOK, M. Papandreou a annoncé qu'il demanderait immédiatement à la base du parti de lui renouveler sa confiance, afin qu'il puisse poursuivre les changements en profondeur du Mouvement. Une déclaration ressentie comme un coup d'Etat interne par les autres prétendants à la direction du parti et notamment Evangelos Venizelos qui s'est aussitôt déclaré candidat.

Jugeant le score du parti "défavorable", M. Papandreou a estimé que le message des élections est que les électeurs considèrent que "nous aussi, nous avons des responsabilités quant é la situation du pays". "Le parti se trouve aujourd'hui à un tournant crucial de son histoire" et "nous tiendrons compte du message des électeurs", a-t-il assuré.

"Nous ne sommes pas tous pareils, et il est bon que nous fassions connaître nos positions, nos pratiques, notre autocritique, notre éthique", a-t-il conclu.

Tout en saluant la "générosité" de M. Papandreou de "mettre en marche avec rapidité les procédures prévues par les statuts" du parti, le député et ancien ministre du PASOK, Evanghelos Venizelos, a déclaré, pour sa part, qu'il sera "présent" dans les développements attendus au sein du parti, dans une brève déclaration, peu après l'intervention de M. Papandreou.

M. Venizelos, qui a parlé d'une défaite électorale douloureuse et grande, a estimé que le PASOK mérite un meilleur sort.

La procédure qui sera engagée en vertu des statuts, a ajouté M. Venizelos, sera le début d'un renouvellement du Mouvement, remerciant à ce point tous les électeurs et les cadres du PASOK pour leur contribution à la campagne électorale.

Avec près de 100.000 électeurs de plus qu'aux dernières législatives de 2004, ce qui lui vaut 2% supplémentaires et presque le doublement du nombre de députés élus, le Parti communiste grec (KKE) s'estime largement gagnant. Sa secrétaire générale Aleka Papariga a ainsi choisi de remercier en premier lieu "les électeurs qui ont osé voter pour la première fois le parti ". Mme Papariga a noté toutefois que les deux grands partis, ND et PASOK, conservent un pourcentage élevé des voix qui ne "reflète pas le mécontentement populaire".

Mme Papariga a souligné que le KKE rencontrera les travailleurs pour faire obstacle aux réformes anti-populaires attendues, assurant aussi que son parti ne devra pas décevoir ses jeunes électeurs, et rappelant que la dynamique du parti n'est pas un phénomène de dernière minute, mais s'est créée peu à peu ces dernières années et comporte le sens de la radicalisation qui s'étend continuellement. Vraisemblablement un message adressé aux frères ennemis du SYRIZA (coalition de la gauche radicale).

Le président de SYRIZA, Alekos Alavanos, a exprimé, lui, "sa grande joie" pour le score réalisé par son parti, un score "battant un record depuis 1974". M. Alavanos s'est dit confiant que l'importance de ce résultat signifiera un "changement de paysage politique", "un message puissant d'un tournant à gauche" face à une "baisse sensible des points des deux grands partis".

Enfin, le président du Rassemblement populaire orthodoxe (LAOS), Georgios Karadzaferis, a remercié les citoyens pour leur vote qui a conduit son parti au Parlement, dans un bref message dans la nuit de dimanche à lundi depuis le siège du LAOS à Pangrati, quartier d'Athènes.

"Les urnes ont dicté le sérieux et non l'arrogance", a noté M. Karadzaferis, qui a indiqué qu'il sera au côté du premier ministre, Costas Caramanlis pour "toute chose positive" et "en face pour toute chose grise". "Notre rôle principal consistera à ce que la Grèce reste aux Grecs", a-t-il conclu.

i-GR/ANA-MPA

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