Les Grecs ont voté aujourd'hui pour élire la nouvelle Chambre dans les élections législatives anticipées convoquées par le chef du gouvernement conservateur sortant Costas Caramanlis. Les premières estimations des sondages sortie des urnes devraient être connus à 19h00 locales (18h00 de Paris/ BXL), mais des nombreux observateurs remarquaient une certaine accalmie dans les bureaux de vote. Les indécis restaient encore nombreux jusqu'aux derniers jours précédant les élections, et leur taux de participation pourrait faire la différence. En jeu, la capacité du gagnant de former un gouvernement autonome.
Le parti arrivé en premier devra en toute logique recevoir l'ordre du président de la Démocratie hellénique à former le nouveau gouvernement. Celui-ci devra pouvoir compter sur 151 députés (sur les 300) pour être autonome avec une majorité absolue.
Or la dernière reforme du système électoral, s'il bonifie de 40 sièges le parti arrivé en tête en terme de voix et indépendamment de l'écart qui le sépare du second, distribue proportionnellement le restant de 260 sièges à tous les partis ayant franchi le score des 3%. Cela place la barre théorique pour que le premier parti dispose d'une majorité absolue en terme de sièges à 42,7%. Mais tout dépend du score que feront les partis qui resteront hors du parlement (ceux en dessous des 3%) dans la mesure où les autres partis (ceux situés au dessus des 3%) se partagent les sièges qui reviendraient aux petites formations. Plus le total du score des partis restés en dessous des 3% est important, plus il y a des sièges à se partager. Dans ce jeu, le parti arrivé en tête est également avantagé par rapport aux autres partis et le seuil de la majorité absolue pourrait ainsi se trouver à 40,5%. C'est cette fourchette qu'il faudra surveiller dans l'évolution des annonces des résultats.
Aucun des deux grands partis, BN et PASOK, ne souhaite former un gouvernement de coalition. L'entente des socialistes grecs avec le reste de la gauche est consommée depuis longtemps. Et même si le parti socialiste grec reste proche du dogmatisme socialiste, les formations communistes restent elles aussi encrées dans leur orthodoxie idéologique, considérant les socialistes comme des traîtres de la cause ouvrière et d'agents du capitalisme ! A droite, la ND voudrait tant que possible éviter de devoir s'entendre avec le LAOS de S. Karatzaferis, un transfuge de la ND ; question d'image plus que de différences idéologiques.