"La Grèce, en tant que pays européen le plus proche dans la région, a pleinement conscience des dangers qui nous concernent tous directement, et nous faisons un effort effectif pour la recherche d'une solution sérieuse et viable", a affirmé Mme Bakoyannis, à l'issue d'un entretien de deux heures avec le président syrien, Bachar al-Assad, mardi à Damas. M. Bakoyannis terminait ainsi une tournée au Proche Orient où elle a rencontré tour à tour le premier ministre israélien, Ehud Olmert, et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
Mme Bakoyannis a rencontré mardi matin à Damas, le président syrien, Bachar Al-Assad, pendant deux heures dans «un climat de grande cordialité» au cours desquelles les deux interlocuteurs ont passé en revue la situation au Liban, en Palestine et en Irak.
Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M. Koumoutsakos, l'entretien a été «particulièrement constructif» avec le vice-ministre pour les Affaires économiques, Abdallah Al-Dardari, lors duquel il a été décidé du développement des relations économiques bilatérales, notamment dans le domaine de la construction, de la marine marchande, du transfert de technologie, de l'énergie, du tourisme et de l'agriculture. Ces contacts seront poursuivis par le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Evripidis Stylianidis, qui se rendra prochainement en Syrie à la tête d'une délégation d'affaires.
"La Grèce a un intérêt constant et effectif pour la région. Elle est acceptée comme un interlocuteur crédible et désintéressé. Notre objectif est de faire passer un message de fond, le message de la modération, le message du dialogue, le message de la coopération. Les dangers dans la région sont très grands. Nous avons tous intérêt à trouver des moyens de nous rapprocher de la paix. […] L'Europe doit être présente. Elle doit prendre conscience que les questions du Proche-Orient nous concernent tous directement", a déclaré de son côté Mme Bakoyannis.
Lundi matin, Mme Bakoyannis, s'était entretenu avec le premier ministre israélien, Ehud Olmert, avec lequel elle a évoqué, selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Georgios Koumoutsakos, la situation et les perspectives au Proche-orient, l'assurant que la Grèce est un interlocuteur crédible et respecté par toutes les parties et peut intercéder pour briser le cycle de la violence et pour dynamiser le dialogue israélo-palestinien.
Mme Bakoyannis a rencontré ensuite le patriarche de Jérusalem, Theophilos III, et l'a assuré "du soutien du gouvernement grec, mais aussi du peuple grec dans son ensemble" car, a-t-elle dit, "la Grèce sera toujours un recours pour le patriarcat".
Mme Bakoyannis a poursuivi, s'adressant au patriarche, que "nous connaissons les difficultés, les problèmes. Le patriarcat trouvera toujours un soutien auprès du gouvernement, dans le respect de son autonomie et de son indépendance".
Theophilos III a chaleureusement remercié de son intérêt le gouvernement grec, ainsi que de son aide pour que les Lieux Saints restent un lieu de prière et non pas un musée, et a décoré le ministre des Affaires étrangères de la Croix du Saint-Sépulcre.
Le ministre grec a eu également une série d'entretiens avec de hauts dignitaires de l'Autorité palestinienne à Ramallah, dont le président, Mahmoud Abbas.
Mettant en relief le rôle de médiation de la Grèce en tant que membre de l'UE, Mme Bakoyannis a noté qu'il existe à l'heure actuelle un "momentum" qu'il ne faudrait en aucun cas manquer, l'initiative arabe, l'initiative du "Quartet" et les rencontres dans le cadre de l'UE ayant pour but d'aider à la relance du processus de paix. "J'ai encouragé M. Abbas", a ajouté Mme Bakoyannis, "à poursuivre les rencontres avec M. Olmert (premier ministre israélien), le dialogue étant la seule et unique réponse à la violence".
Mme Bakoyannis a eu des entrevues successives avec le ministre des Finances de l'Autorité palestinienne, Salam Fayyad, le chef de la délégation palestinienne aux pourparlers israélo-arabes, Saeb Erekat, et enfin M. Abbas, avant que la délégation palestinienne offre un déjeuner en l'honneur du chef de la diplomatie grecque. Au cours du déjeuner auquel ont assisté des membres de la commission présidentielle des Affaires chrétiennes, la discussion a porté notamment sur les questions liées au Patriarcat de Jérusalem.
Concluant sa conférence de presse avec M. Erekat, Mme Bakoyannis a souligné que le peuple palestinien mérite d'avoir son propre Etat et de vivre pacifiquement.
De son côté, l'officiel palestinien a évoqué la contribution grecque à la reprise du dialogue bilatéral Israéliens-Palestiniens, et informé que le président Abbas a réitéré au ministre grec son engagement de n'épargner aucun effort pour raviver le processus de paix avec M. Olmert et exprimé sa confiance dans la coopération avec le premier ministre israélien, même s'il a reconnu l'existence de certains problèmes pour préparer une entrevue réussie, faisant de toute évidence allusion au récent ajournement de la dernière rencontre entre le deux hommes.
Avant son départ pour Damas, Mme Bakoyannis a rencontré le vice-premier ministre israélien, Shimon Peres, candidat à la présidence, la Knesset devant se prononcer dans les prochains jours.
i-GR/ANA-MPA