Aller au contenu principal

Moscou irritée par les déclarations du ministre grec des Affaires étrangères sur l'installation du bouclier antimissile américain

Profile picture for user iNFO-GRECE
Par iNFO-GRECE,

Moscou n'aurait pas apprécié les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, à propos de l'installation de missiles américains en Tchéquie et Pologne, selon des informations parues dans la presse grecque. Selon ces mêmes publications, les Russes auraient qualifié l'initiative de Mme Bakoyannis de "unilatérale", ce qui à la veille de la signature de l'oléoduc greco-bulgaro-russe demain mardi 6 mars aurait également irrité le premier ministre grec, Costas Caramanlis. Cependant, le porte-parole du gouvernement a affirmé qu'il n'y avait aucune ombre dans les relations entre le premier ministre et son ministre des Affaires étrangères, tandis que la signature de l'oléoduc a été annulée.

Le ministre d'Etat et porte-parole du gouvernement, Theodoros Roussopoulos, a rejeté comme "fausses" en général toutes les informations imputées à des sources du Palais Maximou, commentant lundi des informations parues dans la presse qui proviendraient soi-disant de l'entourage du premier ministre, Costas Caramanlis, lequel serait contrarié par des actions du ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis.

Les publications en question faisaient état du mécontentement de M. Caramanlis après les prises de position de Mme Bacoyannis en faveur des Etats-Unis dans la confrontation entre Moscou et Washington à propos de l'installation d'éléments du bouclier anti-missile en Tchéquie et en Pologne. En janvier dernier, les Etats-Unis ont demandé à la Pologne et à la République tchèque d'accueillir un silo de lancement de missiles d'interception au premier et une station radar faisant partie de leur bouclier antimissile pour parer à d'éventuelles attaques venant d'Iran ou de la République populaire de la Corée du Nord.

Pour le moment ce projet, pour lequel même l'Otan n'a pas été consultée, a réussi à semer le trouble dans les chancelleries européennes alors que dans l'ex-block communiste il a rapproché le premier ministre ukrainien Victor Yanukovich du président russe Vladimir Poutine, lesquels n'entendent pas laisser aux seuls Polonais et Tchèques le bénéfice de la manne américaine. Dénonçant le projet comme "un facteur d'instabilité dans le monde", la Russie a estimé que les Etats-Unis débordent ainsi "de leurs frontières nationales". Mais derrière la façade politique se cache aussi un volet économique. Le système américain deviendrait une vitrine aux portes de Moscou - qui développe son propre système - pour vendre la technologie aux pays tiers.

"La position exprimée par le porte-parole du gouvernement me convient entièrement", a pour sa part déclaré depuis Bruxelles Mme Bakoyannis, interrogée sur les informations de presse à son sujet, avant d'ajouter que "le ministère des Affaires étrangères et le bureau du premier ministre exercent une politique unifiée".

A propos des déclarations jeudi du porte-parole du ministère des Affaires étrangères concernant l'installation de missiles américains en Tchéquie et Pologne et la réaction de Moscou, M. Roussopoulos a réitéré, comme la semaine dernière, qu'il ne souhaitait pas faire de commentaire à ce sujet.

Enfin, M. Roussopoulos, a renvoyé à ses déclarations samedi dernier confirmant que mardi 6 mars il informerait en détail la presse sur l'ajournement de la cérémonie de signature de l'accord pour la construction de l'oléoduc Bourgas-Alexandroupolis, une cérémonie fixée initialement au 6 mars.

Mais si l'annulation de la cérémonie pour l'oléoduc n'est pas en rapport direct avec les prises de position proaméricaines de Mme Bacoyannis, il est évident qu'elles ne sont pas passées inaperçues du premier ministre M. Caramanlis ni de la diplomatie russe. La Grèce est en effet équipée d'un système anti-missile Tor M-1 (mais elle s'est dédite en 2006 sur l'acquisition de 17 rampes revendues depuis à l'Iran) alors que la version la plus aboutie des missiles anti-missiles russes, les S-300 avait été vendue à Chypre mais jamais installée suite aux protestations de la Turquie soutenue implicitement par les Etats-Unis.

i-GR/ANA-MPA

Soyez le premier à noter cet article