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La marche européenne de la Turquie ralentie ou arrêtée après l'échec de l'initiative finlandaise ?

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Par iNFO-GRECE,

Malgré l'intransigeance turque qui a mis un terme aux efforts de la présidence finlandaise de l'Union européenne, la Commission européenne ne compte pas tenir rigueur si on prend les déclarations du Commissaire chargé de l'élargissement, Oli Rehn, comme indicatives des recommandations que la Commission doit formuler aux chefs d'Etat qui se réuniront au Conseil européen les 14 et 15 décembre pour statuer, entre autres, sur les progrès des négociations pour l'adhésion de la Turquie à l'UE. Dans l'attente, la Finlande a accordé à la Turquie un délai jusqu'au 6 décembre pour se conformer par rapport à ses engagements auprès de l'UE.

La présidence finlandaise a annoncé lundi qu'elle mettait un terme à ses efforts pour trouver une solution dans le dossier des relations UE-Turquie et après les rencontres infructueuses du ministre finlandais des Affaires étrangères et président en exercice du Conseil, Erkki Tuomioja, avec ses homologues le Chypriote Georgios Lillikas et le Turc Abdullah Gül.

La Turquie a persisté dans son refus de l'application complète et inconditionnelle du Protocole d'Union douanière qui l'oblige à ouvrir ses ports et aéroports aux avions et navires de l'ensemble des pays de l'Union européenne sans distinction, y compris donc ceux en provenance de la République de Chypre.

Un échec qui met l'Union européenne dans l'embarras et qu'en théorie conduirait à l'arrêt du processus de négociation pour l'adhésion de la Turquie à l'union européenne. Toutefois, le Commissaire chargé de l'élargissement, Oli Rehn, dans des déclarations quelques heures après l'annonce de la présidence finlandaise, a dit que "les négociations ne s'arrêteront pas, mais seront ralenties".

La Commission européenne doit émettre son avis avant le prochain Conseil des Affaires générales qui doit réunir les ministres des affaires étrangères de l'UE le 11 décembre à Bruxelles, soit trois jours avant la réunion des chefs d'Etat des pays membres le 14 et 15 décembre.

De l'avis de plusieurs officiels européens, le refus de la Turquie d'appliquer pleinement le protocole d'Union douanière avant le 6 décembre conduirait à la suspension de plusieurs chapitres dans les négociations pour l'adhésion de la Turquie à l'UE, d'autres y trouvant l'occasion d'un gel complet des négociations.

En tout cas, malgré la volonté initiale d'éviter qu'un troisième sommet européen soit consommé par la question turque, le devenir des négociations pour l'adhésion de la Turquie risque bien d'être le plat principal au Conseil européen du 14-15 décembre, même si le Conseil a encore la possibilité de se débarrasser rapidement de la question en faisant appel à une initiative onusienne pour une résolution globale du problème turcochypriote.

La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que "le refus turc d'appliquer le Protocole d'union douanière ne peut être ignoré" et que "l'issue des négociations pour l'adhésion [de la Turquie] reste ouverte".

Côté turc, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Justice, Cemil Ciçek, résumant la position de son pays sur la question, a dit que "Chypre n'est pas une condition préalable à l'adhésion de la Turquie".

A Athènes, la prudence prévaut jusqu'au 6 décembre, date buttoir donné par la présidence finlandaise à la Turquie pour la mise en application de l'Union douanière.

Le ministre grec des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, qui a réuni lundi le Conseil national de Politique étrangère, a noté que "l'important, c'est qu'aucune responsabilité n'est attribuée par la présidence finlandaise dans l'une ou l'autre direction". Mme Bakoyannis a encore estimé que "l'UE devra donner une réponse appropriée à un pays candidat à l'adhésion qui ne respecte pas ses obligations".

Le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Yannis Valinakis, qui s'est entretenu lundi avec le ministre chypriote des Affaires étrangères, Georgios Lillikas, en marge des travaux de la 8e Conférence euroméditerranéenne et peu avant le départ de ce dernier de Finlande, a estimé que "le gouvernement chypriote avait répondu positivement et de façon constructive à l'initiative de la présidence sur un sujet qui concerne une obligation de la Turquie, indépendamment de toute autre question".

i-GR/ANA-MPA

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