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Conseil de l'UE sur le Liban : la Grèce demandait le maximum, elle reste satisfaite du minimum

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Par iNFO-GRECE,

Le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, a exprimé sa satisfaction au sujet de l'accord politique obtenu mardi lors de la réunion du conseil extraordinaire des ministres des AE de l'UE sur la situation au Liban ainsi qu'en ce qui concerne la perspective d'un règlement de la crise au Proche Orient. Un accord politique minimum démandant la fin des hostilités, alors qu’arrivant à Bruxelles, le ministre grec annonçait que sans un appel à un cessez-le-feu immédiat il n’y aurait aucun progrès substantiel.


L’Union Européenne demande donc « une cessation immédiate des hostilités, afin de parvenir à un cessez-le-feu durable » au terme d’intenses négociations entre les tenants d’un cessez-le feu immédiat menés par la France et ceux qui soit voulaient laisser du temps à Israël de finir le travail de démantèlement des implantations du Hezbollah au Sud Liban, soit ne voulaient faire entrer dans les négociations la Syrie et l’Iran. C’est ainsi qu’une majorité des pays a suivi la recommandation de la Grande Bretagne et l’Allemagne à ne pas céder devant l’émotion des images du raid israélien sur la Cana et de renvoyer à l’ONU la responsabilité de demander un cessez-le-feu, quitte à paraître confus sur les nuances sémantiques du jargon diplomatique entre la « cessation des hostilités » et le « cessez-le-feu ».

L’Union Européenne désigne ainsi le début d’un processus pour mettre fin à la guerre dont la prochaine étape se jouera devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, ce qui est un pas significatif par rapport à la réunion de Rome une semaine plus tôt où aucun accord n’avait pu être trouvé.

En contre-partie, le Conseil des ministres des Affaires étrangères a consenti aux tenants d’une position plus dure envers Israël, à ne pas inscrire le Hezbollah dans la liste des organisations terroristes comme le demandait Washington, mais a maintenu le Hamas palestinien. Une mise à l’index supplémentaire du Hezbollah n’était pas opportune « étant donné la situation sensible dans laquelle nous nous trouvons », a expliqué la présidence finlandaise de l’UE.

Selon Mme Bakoyannis, l'UE a dû « faire face à un double défi auquel elle a répondu avec succès, en maintenant d'une part sa cohésion politique et en adressant, d'autre part, un message clair en faveur de l'arrêt des hostilités au Liban tout en traçant également la voie pour les prochaines étapes. »

Mme Bakoyannis a souligné que l'accord des "25" satisfait la diplomatie grecque dans la mesure où elle se tient sur la même longueur d'ondes que la proposition en cinq points soumise par Athènes. Plus précisément, a indiqué le ministre des AE, les "25" se sont déclarés en faveur de l'arrêt des hostilités au Proche Orient de sorte à ce que par la suite le Conseil de Sécurité de l'ONU puisse prendre les décisions nécessaires, en commençant par le déploiement d'une force militaire dans la région. A ce sujet, Mme Bakoyannis a précisé que la force internationale de paix ne sera pas une force de l'OTAN, ni ne se déploiera dans une zone en guerre, alors que la condition indispensable pour que le feu vert soit donné par le Conseil de Sécurité de l'ONU est la cessation des hostilités par les deux parties.

Elle a encore affirmé que la Grèce désire la réunion -le plus rapidement possible- du Conseil de Sécurité et que en lignes générales, elle s'accorde avec la proposition soumise récemment par la France au sujet de la situation au Proche Orient. Le fait qu'après la réunion d'aujourd'hui des "25" ministres des AE, l'UE se positionnera désormais unie au Conseil de Sécurité constitue une évolution extrêmement positive, a souligné Mme Bakoyannis.

S'agissant des perspectives générales au Proche Orient, Mme Bakoyannis a mis l'accent sur la nécessité -pour un règlement global des problèmes- d'apporter une solution à la question palestinienne tout en soulignant parallèlement que la situation dans la Bande de Gaza empire continuellement. Elle a encore souligné qu'il sera nécessaire que toutes les parties concernées, y compris la Syrie et l'Iran, participent aux efforts qui sont déployés pour le règlement de la crise au Proche Orient.

Le ministre des AE a en outre exprimé sa satisfaction quant au fait que le haut représentant de l'UE pour la politique extérieure, Javier Solana, a reçu des directives du conseil d'entrer en contact avec toutes les parties au Proche Orient y compris les deux Etats cités plus haut.

Enfin, évoquant la perspective d'envoi d'une force internationale militaire au Liban, elle a mentionné que celle-ci devra être la plus large possible et pas uniquement "chrétienne" mais inclure également le plus possible de pays musulmans et arabes.

Répondant à des questions de la presse internationale peu avant l'ouverture des travaux du Conseil des ministres des Affaires étrangères à Bruxelles mardi, le ministre grec soulignait l'urgence d'un cessez-le-feu immédiat afin d'ouvrir la voie diplomatique pour résoudre les problèmes du Proche-Orient.

La Grèce, avait-elle dit, fait partie des Etats souhaitant un cessez-le-feu immédiat, faute de quoi « aucun pas d'importance ne peut avoir lieu. »

i-GR/ANA-MPA

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