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La Grèce préoccupée par l’escalade de la violence au Proche-Orient

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Par iNFO-GRECE,

Le ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, s'est exprimée vendredi sur la situation au Proche-Orient, soulignant que "l'usage de la force armée sans aucune limite ces derniers jours au Liban aggrave dangereusement et peut rendre incontrôlable la situation déjà particulièrement critique au Proche-Orient" et condamnant toute réaction disproportionnée contre des civils et des infrastructures qui sont principalement utilisées par ces derniers. 90 Grecs et Chypriotes vivant au Liban ont été évacués samedi midi par avion.


Mme Bakoyannis a insisté que la situation est très inquiétante et préoccupe gravement la communauté internationale et bien entendu la Grèce, et ajoute que de telles réactions en liaison avec les enlèvements de soldats israéliens qui ont précédé et les attaques armées sur le territoire israélien, renforcent les impasses au Proche-Orient et alimentent le fanatisme, servant finalement les intérêts de ceux qui souhaitent que l'instabilité et les tensions demeurent dans la région.

Le ministre des Affaires étrangères a mentionné que la Grèce, en tant que pays qui a lutté et exprimé son intérêt en faveur de la paix au Proche-Orient, en tant que membre de l'UE et du Conseil de sécurité de l'ONU, appelle les protagonistes à prendre conscience que la violence n'apporte pas de solutions, mais au contraire intensifie et perpétue les problèmes, et leur demande de faire preuve de bon sens et de retenue, à choisir le chemin de la logique et de la paix et à rechercher des solutions par voie diplomatique.

Un premier vol d’Olympic Airlines a pu décoller de Damas, Syrie, avec quelques 90 passagers à bord dont 53 Grecs, 20 Chypriotes, 8 Français, 2 Britanniques, un Italien, 1 Tchèque, un américain et 5 personnes de double nationalité. La Grèce négocie avec les gouvernements locaux concernés pour qu’un deuxième vol puisse avoir lieu et que les bus affrétés depuis l’ambassade de Grèce à Beyrouth puissent accéder en sécurité à l’aéroport de Damas.

Le porte-parole par intérim du gouvernement, Evanghelos Antonaros, avait déjà évoqué jeudi lors de son point de presse la situation au Proche-Orient, en exprimant l'inquiétude d'Athènes face aux "événements dramatiques et à l'aggravation de la situation à la frontière entre Israël et le Liban" et en mettant en garde que "si cette situation perdure et n'est pas maîtrisée immédiatement, elle risque de conduire à un embrasement de l'ensemble de la région".

M. Antonaros a ajouté qu'il "est absolument nécessaire, afin d'éviter le pire, que le Hezbollah libère immédiatement les soldats israéliens détenus", tout en insistant parallèlement que le gouvernement d'Israël doit "éviter l'usage d'une violence disproportionnée et inutile, qui ne peut constituer une solution au problème" et que les deux parties fassent preuve de "calme, de retenue et de sens des responsabilités".

Entre temps, les services du ministère des Affaires étrangères ont été placés en état d'alerte, sur instructions du ministre, Dora Bakoyannis, tant pour assurer un suivi de très près que pour agir, si nécessaire, pour la protection et la sécurité des ressortissants grecs au Liban.

Comme en a informé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Georgios Koumoutsakos, quelque 2.500 Grecs sont inscrits sur les registres consulaires grec, le ministère restant de ce fait en contact constant avec le chargé d'affaires de l'ambassade de Grèce à Beyrouth qui prend toutes les mesures qui s'imposent, mais également en contact avec les ambassades dans les autres pays de la région.

Jusqu'ici, a-t-il précisé, aucun cas de ressortissant grec blessé n'a été rapporté au Liban, tout comme aucune demande de rapatriement n'a été soumise à notre ambassade.

Par ailleurs, le ministère des Affaires étrangères a obtenu de la compagnie aérienne nationale Olympic Airlines, après entente avec le secrétaire d'Etat, Théodore Kassimis, d'avoir à sa disposition un avion de 150 places prêt à décoller avec un préavis de trois heures à destination de Aman (Jordanie) pour recueillir des citoyens grecs ou européens qui souhaiteraient quitter le Liban en raison de la crise actuelle dans la région.

Rappelons que l'aéroport international de Beyrouth est fermé jeudi depuis le raid aérien d'Israël.

En outre, le sous-secrétaire d'Etat américain, Nicholas Burns et le ministre chinois des Affaires étrangères, Li Zhaoxing, ont eu un entretien jeudi avec Mme Bakoyannis, à leur initiative, qui a porté sur la situation au Liban et plus générale au Moyen Orient. De son côté, le secrétaire d'Etat aux AE, Yannis Valinakis, s'est entretenu dans l'après-midi avec le Haut représentant de l'UE, Javier Solana, de la situation au Moyen Orient et du programme nucléaire de l'Iran.

"La crise au Moyen Orient est inquiétante et s'intensifie de façon très dangereuse. Les affrontements armés peuvent avoir pour conséquence une généralisation des conflits dans l'ensemble de la région avec des effets imprévisibles. Je condamne les attaques d'Israël au Liban et j'invite à une libération des soldats qui ont été pris en otages", a affirmé de son côté le président du PASOK et président de l'Internationale Socialiste (IS), Yorgos Papandréou, à l'issue de sa rencontre avec la Commission internationale des Femmes pour la paix au Moyen Orient qui s'est réunie d'urgence à Athènes et à laquelle participent des femmes de Palestine et d'Israël.

"L'IS pense que la logique doit prendre le pas sur la violence et le dialogue sur l'affrontement. Notre rencontre aujourd'hui avec les femmes d'Israël et de Palestine prouve symboliquement et concrètement que des voix fortes s'élèvent pour conduire vers une autre voie, une voie menant à des concertations, un cessez-le-feu, une voie comprenant des solutions politiques et ayant pour objectif deux Etats indépendants, la Palestine et Israël, qui peuvent vivre dans la paix et la coopération mutuelle", a-t-il affirmé.

Il a conclu en affirmant que l'IS poursuivra ses initiatives pour transmettre le message soulignant à l'intention de la communauté internationale qu'elle a d'immenses responsabilités et ne doit pas se contenter d'observer mais prendre des initiatives en vue du cessez-le-feu et de la paix.

Pour sa part, le responsable de la section Affaires étrangères, Sécurité et Défense du PASOK, Christos Papoutsis, a déclaré que l'effusion de sang continue au Proche-Orient et exprimé l'inquiétude de tous, enjoignant le gouvernement grec à utiliser sa qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour demander sa réunion immédiate, afin que soient prises de nouvelles initiatives internationales pour garantir la paix et la stabilité dans la région, ainsi que le développement au bénéfice de tous les peuples.

Le Secrétaire général du KKE (communistes), Aleka Papariga, a accusé, elle, vendredi le gouvernement et le PASOK de "rester indifférents devant le drame palestinien et le fait que la guerre au Liban commence à s'étendre, sans savoir où cela peut mener".

Dans des déclarations depuis Volos (Grèce centrale) où elle effectue une tournée, Mme Papariga a soutenu que "parler de dialogue, donner des recommandations à la fois aux deux parties est un crime. La question est une. Qu'Israël mette fin à son attaque et à l'occupation des territoires palestiniens. C'est ce qui doit être recherche. Et la mobilisation doit être exclusivement en faveur de la cause juste du peuple palestinien et rien d'autre".

i-GR/ANA-MPA

Notes complémentaires

Téléphones pour l’information sur les ressortissants grecs et chypriotes vivant au Liban : Grèce ( 30) 210-3681912, Chypre ( 357) 22401222

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