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Papadopoulos se rassure sur les intentions de Dora : la clé de la solution à Chypre est détenue par la Turquie, dit-il

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Par iNFO-GRECE,

Populaire et appréciée pour son charisme et son dynamisme, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis, n'est pas moins craint pour ses choix concernant les questions nationales. Considérée comme une proaméricaine sans réserves, et s'étant déclarée pour le plan Annan rejeté par les chypriotes-grecs, son arrivée à la tête de la diplomatie grecque a fait dire qu'Athènes allait s'aligner à la politique des Etats-Unis sur la question chypriote. A quelques jours de sa rencontre à Paris avec le Secrétaire général des Natiions Unies, Kofi Annan, le président de la République de Chypre, Tassos Papadopoulos, a affirmé ce week-end que rien ne changera dans les relations greco-chypriotes, dans une interview dimanche au quotidien athénien Ethnos.


"La coopération entre Nicosie et Athènes est une pierre angulaire et nous prévoyons qu'avec le nouveau gouvernement et le nouveau ministre des Affaires étrangères nous continuerons notre excellente coopération sur notre ligne d'accord a propos de la question chypriote, et je ne pense pas que Costas Caramanlis s'écarte tant soit peu de ce qu'il a déclaré ; je suis certain que la même politique et la même coopération efficace continuera aussi avec Dora Bakoyannis", dit M. Papadopoulos.

A quelques jours du rendez-vous crucial qu'il aura à Paris avec le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, le Président de Chypre a estimé rétrospectivement que la partie grecque n'aurait pas dû accepter le processus de médiation à New York en février 2004 [qui avait conduit au référendum organisé par l'ONU en avril de la même année, ndlr].

"Nous avons accepté la médiation ayant confiance en l'ONU. La médiation aurait dû se limiter à quelques questions seulement, à savoir des questions, qui après discussions de fond, auraient permis aux différences d'être réduites et dans tous les cas, toutes les décisions de l'ONU, en tant que médiateur, auraient été dans le cadre du Plan Annan. C'étaient là les conditions que nous avions posées et sur lesquelles Kofi Annan était d'accord. Finalement la médiation n'a pas eu lieu dans les conditions convenues", et pour M. Papadopoulos de citer l'exemple de l'armée turque d'occupation qui dans toutes les versions antérieures du plan devaient avoir quitter l'île dans au plus 15 ans, alors que l'arbitrage de M. Annan stipulait qu'un nombre de militaires turcs continuerait de stationner sur l'île tout en augmentant et institutionnalisant leurs droits d'intervention.

M. Papadopoulos a souligné en outre que le Plan Annan d'un règlement de la question chypriote n'est pas mort et qu'il demandera à l'ONU de confirmer à la partie grecque que les concertations seront productives.

M. Papadopoulos révèle enfin le cadre institutionnel qu'il présentera à Kofi Annan pour une reprise des concertations, affirmant entre autres: "Il n'y aura ni médiation, ni calendrier ; mais les discussions ne seront pas indéfinies, leur calendrier étant défini en fonction des progrès des négociations et non par des éléments extérieurs comme la dernière fois où une date limite avait été fixée au 1er mai, c'est-à-dire le jour de l'adhésion de Chypre à l'Union européenne ; et c'est seulement une solution sur laquelle les parties sont d'accord qui sera soumise à referendum".

Interrogé sur la position de la Turquie dans les nouvelles négociations, M. Papadopoulos a dit : "la Turquie a déjà tout obtenu de ce qu'elle réclamé, à l'exception d'une chose : la création d'un Etat turc sur l'île, qu'aujourd'hui même les chyproturcs n'en veulent pas vu qu'en tant que citoyens de la République de Chypre ils sont aussi citoyens de l'Union européenne. Pour le reste, beaucoup de ce que la Turquie a obtenu ne lui est d'aucune utilité. C'est ce que j'ai expliqué dernièrement lors d'une rencontre informelle à son Premier ministre M. Erdogan […] Certes la clé de la solution est détenue par la Turquie, mais la Turquie doit réaliser que ses intérêts se trouvent ailleurs que sur l'île de Chypre", a conclu le Président chypriote.

i-GR/ANA

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