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Lâchez les Grecs !

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Par iNFO-GRECE,

Une nouvelle fois, la Grèce a brillé ! A travers, cette fois, la magnifique équipe de basket. Elle nous aura tenu en halène jusqu'à la dernière minute, notamment dans le match Grèce – France, pour finir avec une éclatante victoire sur l'Allemagne qui ne supporte aucun doute sur son mérite. Une immense joie pour tous les Grecs, que nous voudrions partager ici avec tous nos amis, Grecs ou pas.


Un partage qui va certes à l'encontre de quelques cris guerriers - heureusement isolés, mais suffisamment gênants pour les dénoncer ici - entendus sur le paroxysme de la fête, qui va donc à l'encontre des plaisirs solitaires du style "l'Europe s'est inclinée" et autres "La planète agenouillée devant l'âme grecque", à l'encontre aussi du slogan officiel de l'été dernier "menoume Ellada / restons à la maison" !

Une victoire sportive se partage d'abord entre compétiteurs et nous voudrions féliciter avant tout toutes les équipes que notre "nationale" a rencontré sur son chemin vers la goire : l'Allemagne, la France, la Russie, Israël, la Bosnie-Herzgovine, la Slovenie, qui ont combattu avec courage et ont donné le meilleur d'eux-mêmes pour les plaisir des amateurs que nous sommes. Quant à notre Ethniki, elle sait qu'elle est dans nos cœurs, plus que jamais.

Prochain défi en 2006 avec le Championnat mondial. Entre temps, le rideau de la saga grecque, écrire avec les épisodes glorieux de l'Eurofoot 2004, de l'Eurovision des JO, de l'Eurovision, de l'Eurobasket, sera tombé, ou plutôt s'ouvrira sur d'autres réalités. Celles du quotidien, de la vie de tous les jours. Au niveau individuel, comme au niveau collectif. Et, là, la Grèce a encore beaucoup à faire. Ses comptes sont au rouge. Les ménages plus endettés que jamais, l'Etat autant.

Le succès de nos sportifs et de nos artistes doit inspirer tout un chacun et surtout nos politiques dans ce redressement. Il est le fruit d'un patient travail d'entraînement, de vision et d'imagination, d'initiative et de volonté, d'objectifs clairs et de précision dans les tirs. Or, si personne ne peut douter du courage et de la patience des Grecs, l'initiative est au point mort, l'investissement local cruellement manquant et les appels aux investissements étrangers désespérés. Les objectifs restent floues et quand l'imagination se manifeste elle est malheureusement délirante, à l'image de la campagne de l'été dernier "Vivez vos mythes en Grèce" qui a servi à seulement nourrir les mites du pouvoir dans la graisse, alors qu'on cherchait à limiter la balance commerciale en invitant les Grecs à rester à la maison ; "Menoume Ellada" était l'autre campagne touristique destinée aux locaux.

Difficile à concilier quant on invite les entrepreneurs à conquérir des marchés étrangers, quand on applaudit nos sportifs qui gagnent sur les terrains du monde, quant on se félicite de nos artistes pour leurs performances internationales et dire en même temps "menoume Ellada" ! Le Grec rêve de Paris et de Champs Elysées, des avenues rectilignes de New York, des microtechnologies japonaises, de mécanique allemande, des plages de Tahiti… Il veut voir le monde, veut voir comment vivent les autres… ceux qu'il imagine qu'ils vivent mieux que lui. Il veut confronter les images de sa lucarne électronique avec la réalité palpable. N'est-ce pas pour ça que sont faites les vacances ? Qui voudrait camper dans son jardin ? Même s'il a les meilleures plages du monde, les plus belles îles, les plus bleus des ciels et les plus reposants des platanes ! Le rêve est toujours ailleurs que dans sa cour ! C'est ce que nos sportifs ont compris, c'est ce qu'ils sont allés chercher la semaine dernière à Belgrade.

Alors, si la Grèce veut gagner d'autres batailles, une leçon, un seul mot à la place du "menoume ellada / restons à la maison", Lâchez les Grecs !

i-GR/ANA

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