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Rentrée économique et sociale : le Premier ministre maintient ses engagements

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Par iNFO-GRECE,

Dans sa conférence de presse dimanche, le Premier ministre, Costas Caramanlis, a affirmé sa détermination de matérialiser les reformes annoncées et de remettre de l'ordre dans les affaires économiques, afin que plus tard les citoyens, et surtout les plus défavorisés d'entre eux, puissent jouir des résultats de cette politique, répondant ainsi aux accusations de l'oppositions que son gouvernement ne sert que les intérêts d'un petit nombre, ce qui n'empêche pas les centrales syndicales de maintenir la pression maximale.

M. Caramanlis a souligné qu'à mi-chemin de son mandat - une période difficile mais ascendante - il donne la priorité à la situation budgétaire, admettant à plusieurs reprises que le gouvernement est contraint à des décisions impopulaires, mais que d'ores et déjà des résultats positifs sont enregistrés. Il ne peut y avoir - a-t-il dit - en référence aux gouvernements passés, une politique sociale fondée sur des emprunts, tout en affirmant que tous les engagements, sans exception, pris par son gouvernement seraient réalisés d'ici la fin des 4 ans de mandat.

Le Premier ministre a précisé que le nouveau statut des salaries dans les Entreprises d'utilité publique (DEKO) ne concernerait que les nouveaux recrutés.

M. Caramanlis a exclu l'éventualité d'un remaniement ministériel, soulignant par ailleurs que par principe il est déterminé à mettre fin aux phénomènes de favoritisme politique, de la non transparence, à la corruption et aux collusions d'intérêts. Toutefois, le député de la ND (parti au gouvernement), Evanghelos Polyzos, a été rayé du parti la semaine dernière, pour avoir dit que des ministres et des cadres corrompus il y en a et eu dans tous les partis. Le Premier ministre a estimé que personne n'a le droit d'exprimer des reproches très durs et infondés au monde politique, surtout quand il s'agit d'un député.

A propos de l'avenir du transporteur national - Olympic Airlines -, M. Caramanlis a jugé qu'il ne peut fonctionner sous sa forme actuelle et que des solutions sont actuellement à l'étude, confirmant toutefois que "aucun salarié ne se retrouvera à la rue". Toujours au plan social, il a assuré que la décision du gouvernement restait la même en ce qui concerne la poursuite du dialogue sur la sécurité sociale, appelant à ce point toutes les parties intéressées à y participer.

Des arguments que le Premier ministre a pu défendre sans problème la veille dans le discours prononcé devant le parterre des entrepreneurs qui assistaient au dîner officiel organisé au centre des congrès "I.Vellidis" dans le cadre de la 70e FIT où M. Caramanlis a formulé la même volonté de procéder à des reformes au sein de l'administration et mettant particulièrement l'accent sur les incertitudes et les défis apportés par chaque nouvelle période de la mondialisation.

M. Caramanlis a annoncé des allégements fiscaux pour les travailleurs et les retraités pour l'année 2007, soulignant qu'"une réduction progressive des barèmes d'impôts pour les personnes physiques est actuellement en préparation pour être appliquée en 2007. "Il s'agit d'un choix visant l'intérêt social, un choix qui peut alimenter la croissance et contribuer à la garantie d'une relation de confiance entre l'Etat et le contribuable", a-t-il affirmé.

Le Premier ministre a également annoncé 14 mesures, parmi lesquelles l'annulation de la titularisation des personnes nouvellement engagées dans les entreprises d'utilité publique (DEKO), qui sont entrées en Bourse, tout en assurant que rien ne sera changé au sein du Conseil supérieur de sélection du personnel dans la fonction publique (ASEP), ni dans le statut des licenciements.

M. Caramanlis a également évoqué les problèmes dont a hérité le gouvernement, tout en soulignant que "la vérité ne peut pas être mise en doute et les Grecs connaissent avec exactitude les réels problèmes du pays, leurs raisons profondes, l'importance de la dette publique (plus de 110%), alors que le déficit 2004 s'est avéré être multiplié par rapport au niveau de la zone euro". Au chapitre du secteur de l'énergie, il a défendu une "libéralisation du marché de l'énergie électrique et du gaz naturel, ainsi que de politiques centrées sur la réduction de la dépendance au pétrole pour la Grèce avec l'élaboration d'un projet recensant toutes les nouvelles sources d'énergie alternative".

Il a encore réaffirmé la volonté du gouvernement pour un long dialogue sur la sécurité sociale "afin de préparer les solutions exigées et garantir (au-delà de la prochaine décennie) la viabilité du système", ajoutant que "dans tous les cas, le gouvernement vise à la coopération avec tous les partenaires sociaux et tous les partis politiques" et soulignant que l'Etat se montrera intransigeant face aux problèmes de trafic clandestin et de fraude fiscale affirmant que "nul n'est au-dessus des lois".

Le Premier ministre a conclu son discours en soulignant que "les Grecs n'ont pas choisi simplement un autre gouvernement. Ils ont choisi une voie vers la reforme. Pour une société de cohésion et de confiance. J'ai entièrement confiance dans le fait que la voie conduisant aux reformes nous entraîne vers une Grèce meilleure".

Les partis de l'opposition relèvent l'absence de toute déclaration concrète pour les salariés

Les partis de l'opposition ont sévèrement critiqué a la fois le discours et la conférence de presse du Premier ministre, Costas Caramanlis, déçus en général par l'absence de réponses concrètes aux préoccupations sociales des Grecs, selon eux.

Le porte-parole du PASOK, Nikos Athanassakis, a déclaré que les Grecs s'attendaient à des déclarations précises sur la politique économique pour les mois à venir, et n'ont vu au contraire qu'un Premier ministre "se déclarer grand réformateur, assainissant l'économie, conduisant au développement, défendant les droits des travailleurs et la cohésion sociale. De toutes ces généralités", a relevé M. Athanassakis, "on n'a constaté aucun engagement concret".

Les "décisions impopulaires", a estimé pour sa part le KKE, n'ont qu'un seul but, à savoir "convaincre les travailleurs de l'idée trompeuse que les reformes du gouvernement sont prises pour leur bien. La réalité est toute contraire, puisque les "décisions impopulaires" ouvrent la voie à de nouvelles sources de profits pour le grand capital".

Les privatisations et la libération de secteurs économiques d'intérêts stratégiques, le partenariat Etat-secteur privé, la flexibilité des relations de travail, ce que le Premier ministre appelle des reformes, ne sont que des restructurations capitalistes répondant aux objectifs des grandes sociétés, estime encore le KKE.

Pour Panagiotis Lafazanis, chargé de la politique économique et sociale de Synaspismos, le discours de M. Caramanlis "s'est adressé aux chefs d'entreprise et non aux Grecs. Ce qui se disait aux Etats-Unis sur General Motors comme intéressant la société mais aussi le pays, ce même dogme est repris par la ND: ce qui est de l'intérêt du grand capital est de l'intérêt de la Grèce," a dit M. Lafazanis, pour conclure toutefois que ce qui a été annoncé de Thessalonique est "la dissolution complète des relations sociales dans le secteur public, pour que ces entreprises soient vendues au privé".

Les deux grandes centrales syndicales - GSEE et ADEDY - tirent un premier bilan des grandes manifestations de Thessalonique en marge de la 70eme FIT

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Malgré les divisions, la mobilisation syndicale a été maximale à Thessalonique

Du côté des deux grandes centrales syndicales, on tirait un premier bilan dimanche des grandes manifestations qui ont eu lieu samedi dans la soirée, au même moment où le Premier ministre, Costas Caramanlis, prononçait son discours de rentrée politique devant la classe politique, les hommes d'affaires et les personnalités de la région.

Selon le président de la Confédération générale des Travailleurs (GSEE), Christos Polyzogopoulos, le message adressé au gouvernement et au patronat est clair, les travailleurs demandent une réponse notamment à la situation d'inégalités sociales et économiques grandissantes, "que ces politiques changent, que le patronat cesse d'exploiter durement les salariés".

M. Polyzogopoulos a cité le cas des 1.000 licenciés de ces 5 derniers jours suite à la fermeture d'entreprises, réitérant sa demande d'explication au gouvernement de connaître le montant exact des subventions à l'emploi allouées à des entrepreneurs du Nord de la Grèce se délocalisant dans les pays voisins.

M. Polyzogopoulos a informé par ailleurs que le Conseil de la GSEE et sa direction se réuniraient d'ici le 10 octobre pour déterminer les lignes d'action à suivre, alors que le 19 septembre est prévu un rendez-vous avec le ministre de l'Economie et des Finances, Georges Alogoskoufis.

De son côté, le président de l'Union des fonctionnaires (ADEDY), Spyros Papaspyros, dans une conférence de presse à l'ANA et à l'Agence Macédonienne de Presse (MPE), diffusée en direct sur Internet, a relevé que les manifestations de Thessalonique, par leur ampleur, ont été le signe de la montée d'une force syndicale déterminée à revendiquer ses droits et à lutter. Il reste, a-t-il déclaré, qu'il faut élargir le champ d'action du mouvement syndical, le message-mandat des travailleurs samedi à Thessalonique s'adressant aux directions syndicales pour qu'elles revoient toute leur organisation, sans couleur de partis, hors du gouvernement ou de l'opposition, se concentrant uniquement sur les problèmes des salariés, retraités et chômeurs.

A propos de la décision prise en AG de l'ADEDY samedi pour une grève de 24h en octobre, M. Papaspyros a précisé qu'elle avait pour but de demander la modernisation de l'administration publique et en particulier un système objectif des grilles de salaires, assorti d'un salaire de base de 1.200 euros.

i-GR/ANA

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