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Le culot d'Erdogan : N'attendez pas que la Turquie renonce à ses droits en Egée !

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Par iNFO-GRECE,

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a clarifié ce week-end les positions de la Turquie dans une interview à l'édition dominicale du quotidien athénien Kathimerini, réalisée juste avant l'incident provoqué la semaine dernière par la marine turque près de l'îlot grec d'Imia, en pleine visite du ministre des Affaires étrangères grec à Ankara. Encore, M. Erdogan avertit que l'armée de son pays est caractérisée par un haut degré d'autodiscipline quant à ses possibilités d'intervention, et alors que selon un sondage les Grecs réclament une attitude plus ferme en politique étrangère.


"La Turquie a le droit et la liberté d'effectuer des vols, au-dessus de l'espace international de l'Egée", a dit M. Erdogan dans "Kathimeri de dimanche", et arguant que l'espace international est compris entre 6 et 10 milles "il ne faut pas attendre de la Turquie qu'elle abandonne sa liberté et ses droits".

L'esprit de l'interview, "fait exploser", selon Kathimerini, le mythe grec [et européen, ndlr] d'une double politique antagoniste en Turquie", des colombes et des faucons, celle du pouvoir politique et celle de l'hiérarchie militaire, tant "le Premier ministre turc apparaît en ligne avec les thèses de ses militaires".

M. Ergodan rejette la responsabilité des tentions en Egée à la Grèce, car ce ne sont pas "les vols de l'aviation turque [qui] constituent la raison de la tension en Egée", mais "l'usage systématique de la responsabilité du FIR (Flight Information Region) et la revendication de la Grèce sur les 10 milles de l'espace aérien alors que ses eaux territoriales sont de 6 miles, tous deux contraires au droit international", tout en affirmant "souhaiter sincèrement arriver à un arrangement de tous les problèmes dans le respect des intérêts mutuels des deux parties".

"C'est l'interception et l'expulsion de avions turcs dans l'espace aérien international qui est la source de la tension en Egée", répète plus loin M. Erdogan, sans bien sûr se référer au droit international, évoqué par la Grèce, accordant le contrôle de cet espace au FIR d'Athènes et aussi le droit d'extension des eaux territoriales à 10 miles, droit non exercé par la Grèce, depuis que le Parlement turc a déclaré une telle extension "casus belli / cause de guerre".

Réponse de la Grèce : " des points de vues bien connus d'Ankara"

"Les déclarations du Premier ministre turc, telles que parues dans l'édition de ce jour, constituent une répétition des points de vues bien connus d'Ankara. Sur ces points de vues, les thèses de la Grèce sont elles aussi bien connues, des thèses fondées sur le droit international et les traités internationaux", a commenté le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Georges Koumoutsakos.

"Le respect des relations de bon voisinage", a ajouté M. Koumoutsakos, "tel que mentionné dans les conclusions du Conseil européen de décembre dernier, exige des comportements en accord avec le droit international, les règles et traités internationaux. La Grèce croit en la nécessité d'une amélioration continue dans les relations turques, étant donné que ceci aidera à l'optique européenne de la Turquie".

Les Grecs réclament une attitude plus ferme en politique étrangère

Une majorité des Grecs réclame une attitude plus ferme vis-à-vis de la Turquie et de la FYROM, selon un sondage sur la politique étrangère effectué les 13-14 avril pour le quotidien "To Paron" par la société de sondage RASS.

Les personnes interviewées se déclarent non satisfaits de la gestion de ces dossiers par le gouvernement mais ni du reste par l'opposition, les réponses les plus dures provenant des électeurs du KKE (parti communiste) et de Synaspismos (gauche radicale).

Plus précisément à la question "Que doit faire la Grèce a propos du nom de la FYROM", 72,8% des interviewes estiment nécessaire une attitude plus ferme vis-à-vis de Skopje et qu'il soit dit clairement par Athènes qu'elle ne sera pas d'accord avec l'adhésion de la FYROM à l'OTAN et l'UE avec le nom "Macédoine". 25% répondent que la Grèce doit "accepter une solution de compromis pour le maintien de la stabilité dans la région".

54,5% jugent comme "erreur" ou "sans doute une erreur" les actions du gouvernement dans ce dossier et 35,3% les caractérisent "de juste" ou "sans doute juste". Sur cette même question, mais a propos des positions du PASOK, les réponses sont respectivement de 29,5% et 53,8%.

Concernant la Turquie, et notamment suite à l'incident récent en Egée (Imia), et à la question de ce que doit faire le gouvernement, 79,9% attendent du gouvernement "qu'il durcisse sa position et fasse savoir que le comportement de la Turquie ne peut l'amener à entrer dans l'UE". La poursuite du soutien à l'optique européenne de la Turquie est approuvée par 16,8% des interviewés.

Enfin 34,6% sont d'accord avec la position du gouvernement face aux provocations d'Ankara, 59,5% la jugent "fausse" ou "sans doute fausse". Les taux pour le PASOK sont respectivement de 30,1% et 54,2%.

i-GR/ANA

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