Un attentat au TNT a secoué vendredi matin vers 3h30 l'église de Agios Mamas (St Mamas) dans la ville de Momfou à Chypre. L'église était fermée depuis l'invasion de cette partie de l'île par l'armée turque en 1974 et restée depuis sous occupation. Profitant du récent climat de confiance, visant le rapprochement des deux communautés, grecque et turque, le métropolite Neofytos se préparait à rouvrir l'église le 1er et 2e septembre, jour du Saint Mama, après avoir obtenu l'autorisation des autorités d'occupation turcochypriotes.
L'engin a explosé derrière l'église Saint Mamas située a Guzelyurt (Morphou) dans les territoires occupes chypriotes, à une trentaine de km à l'Ouest de Nicosie, où de nombreux Chypriotes-grecs prévoient d'organiser une messe le 2 septembre pour la fête du saint, pour la première fois depuis 30 ans.
L'explosion a provoqué des sérieux dommages à l'entrée de l'église, tandis que selon les indices relevés, les auteurs projetaient d'incendier l'arrière de l'église. Le porte-parole du gouvernement chypriote, Kypros Hrysostomidis, a condamné l'attentat "ainsi que toute action terroriste qui tend à envenimer le climat de calme qui est indispensable pour la réussite de l'objectif ultime qui reste la réunification de l'île". L'attentat a été également condamné par l'ensemble de la classe politique de Chypre libre. C'est dans les mêmes tons que le ministre d'Etat et porte-parole du gouvernement grec, Theodore Roussopoulos a déploré l'attentat.
Le soi-disant Premier ministre de la zone occupée, Mehmet Ali Talat, a estimé que cet attentat est "du beurre sur le pain" des greco-chypriotes, tandis que le Président du pseudo-Etat de la République turque de Chypre du Nord, Raouf Denktash, qui a annoncé aujourd'hui qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat aux "élections" de 2005, ne s'est pas encore prononcé. Pour mémoire, Denktash avait appelé les chyproturcs à réagir [négativement] à la réouverture de l'église grec-orthodoxe.
Le Président de Chypre, Tassos Papadopoulos qui se trouve en Grèce devrait rencontrer le gouvernement grec et le chef de l'opposition socialiste, Giorgos Papandreou.