Le budget des Jeux olympiques se chiffrera à 6 milliards d'euros au lieu des 4,6 milliards inscrits à l'origine dans ce que le ministre de l'Economie et des Finances, Georges Alogoskoufis, a qualifié de "faux budget", citant en particulier l'oubli des indemnités salariales pour les JO et faisant mention des "efforts titanesques" pour que les travaux des installations soient terminés à temps.
La commission parlementaire des Affaires économiques s'est réuni jeudi pour entendre l'exposé du ministre sur la situation de l'économie nationale, la séance étant marquée par une vive altercation entre M. Alogoskoufis et le député du PASOK, Théodoros Pangalos, a propos de l'emprunt contracté par le gouvernement auprès de Citigroup.
M. Alogoskoufis a confirmé qu'il y aurait des dépassements au budget 2004 de l'Etat et qu'il serait difficile de maintenir le déficit public au-dessous de la barre des 3% du PIB, expliquant que pour les deux années 2003-2004, il avait été relevé des "aberrations budgétaires" entraînant à présent des "restrictions considérables sur l'ensemble de la politique économique", car a-t-il dit, "nous avons l'obligation de réussir nos objectifs pour la croissance, l'emploi et la cohésion sociale".
Réfutant à nouveau les arguments du PASOK selon lesquels l'inventaire comptable que fait le gouvernement le place sous un régime de tutelle vis-à-vis de l'UE, le ministre a déclaré que "dans les instances européennes, nous suivons les procédures de tous les Etats ayant un déficit excessif afin de le réduire", alors que commentant les résultats de l'inventaire budgétaire, il a rappelé que la 1ere phase, concernant l'administration centrale en 2003, était finalisée, alors que les autres données seront fournies en même temps que le dépôt du projet de budget 2005 le 4 octobre prochain.
M. Alogoskoufis a poursuivi en rappelant les objectifs de la politique économique du gouvernement - moins de gaspillage, reprise de la croissance, compétitivité, dans le secteur bancaire en particulier, retour de la confiance en la Bourse d'Athènes, privatisations sans logique comptable comme précédemment, mise en valeur efficace des ressources du 3e CCA. C'est au début de 2005 que sera finalisée la révision définitive de la nouvelle Loi de Développement, mais des amendements provisoires seraient introduits dès la session estivale du Parlement (juillet 2004).
A propos des critiques de l'ancien ministre du PASOK, M. Pangalos, et d'autres députés de la même formation sur l'existence d'"un emprunt caché", M. Alogoskoufis a assuré de la légalité de la procédure conformément aux décrets de l'Organisme de gestion de la dette publique, composé d'ailleurs de cadres nommés par le précédent gouvernement, affirmant que tout ce dossier a été connu des marchés par l'intermédiaire des agences de presse Reuter et Bloomberg.
L'ancien chef de l'état-major économique du gouvernement du PASOK, Nicos Christodoulakis, a mis l'accent sur le fait que la déformation systématique des résultats obtenus en économie dans les années précédentes visait à ce que le gouvernement actuel ne respecte pas ses engagements préélectoraux, étant de l'avis par ailleurs que l'emprunt "caché" sera destiné à de nouvelles dépenses pour les JO.