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"Il convient que le référendum [à Chypre] se déroule dans les meilleures conditions possibles, sans pression extérieure", a dit le représentant de la Fédération de Russie devant les membres du Conseil de Sécurité, avant d'opposer son veto à l'adoption d'une résolution promue par la Grande Bretagne et soutenue par les Etats-Unis et le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, et portant sur la transformation de la Force de Paix en Mission de Paix ainsi que sur toute une série de mesures sur la sécurité et l'application du plan Annan en cas d'issue positive des référendums.
La Fédération de Russie a finalement opposé son veto mercredi soir au projet de résolution qui aurait mis fin, une fois entré en vigueur l'Acte de fondation de la République unie de Chypre et donc s'il est approuvé par les référendums du 24 avril, à la Force des Nations Unis chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP) et l'aurait remplacée par une Mission des Nations Unies à Chypre pour la mise en œuvre du règlement, la MINUCMOR.
L'ambassadeur de la Fédération de Russie, Gennady Gatilov, a indiqué que son pays appuyait les efforts effectués par le Secrétaire général pour régler le problème de Chypre ainsi que les référendums sur le plan de règlement mais a estimé que le référendum devait se dérouler dans les meilleures conditions possibles, sans pressions extérieures et que ce n'est qu'à l'issue de ces référendums que le Conseil pourra prendre une décision.
Il a également estimé qu'il aurait dû être possible de discuter du projet de façon plus approfondie délégation a ensuite regretté la façon dont le projet de résolution a été élaboré, regrettant que ses coauteurs aient ignoré les autres membres du Conseil dans sa rédaction et que par conséquent la Russie n'avait eu d'autre choix que d'opposer un "veto technique".
Pour sa part, Kofi Annan, laissant planer des menaces sur des lendemains sombres aux Chypriotes en cas de refus, a rappelé que son plan constituait une occasion unique. "J'espère que le peuple de Chypre se rend compte qu'une décision historique les attend samedi", a-t-il dit estimant qu'il s'agit d'une "décision qui permettra à Chypre réunie de trouver sa place dans l'Europe, de travailler avec l'Union européenne, de faire partie de l'Union européenne ou alors d'une décision qui les maintiendra dans une division qui existe depuis si longtemps. J'espère qu'ils vont vraiment, vraiment tourner la question dans leur tête avant de voter".
Toutefois interpellé par un journaliste sur l'hypothèse d'un résultat négatif, Kofi Annan a concédé que, "la partie chypriote grecque entrera dans l'Union européenne et la partie turque restera en dehors. Le plan sera mort et mon rôle s'achèvera".
"Cela ne veut pas dire qu'ils ne peuvent pas tenter de trouver d'autres moyens de progresser mais je pense que cela sera extrêmement difficile. Cela nous a pris des décennies et je ne pense pas que nous ayons jamais été aussi prêt d'aboutir. J'espère vraiment que les gens penseront à tout cela au moment du vote", a-t-il ajouté.