Aller au contenu principal

Echec de la proposition britannique sur Chypre devant le Conseil de Sécurité de l'ONU

Profile picture for user iNFO-GRECE
Par iNFO-GRECE,

Les consultations en vue de l'adoption par le Conseil de Sécurité de l'ONU de la proposition britannique portant sur le renforcement de la présence de l'ONU à Chypre, telle que préconisée par le Secrétaire Général Kofi Annan ont été interrompues vers minuit (22h00 GMT) à la demande du représentant de la Grande Bretagne. Malgré l'appel dramatique de Kofi Annan, une majorité écrasante des membres du Conseil de Sécurité se prononçaient contre la résolution.


La réunion avait commencé par un appel du Secrétaire Général aux membres du Conseil de soutenir la proposition britannique. Les communautés chypriotes grecques et turques de l'île, qui doivent se prononcer samedi prochain par référendum sur la création d'un nouvel Etat chypriote concocté par Kofi Annan. Le Secrétaire Général de l'ONU pense qu'en apportant les garanties d'application de son plan avant le vote, serait un élément qui jouerait en faveur de l'adoption du plan par les Chypriotes.

Kofi Annan a cherché à rassurer les membres du Conseil que les mesures proposées ne seront appliquées que si son plan est adopté lors des référendums, de même que ce vote par avance ne constituera pas un précédent. Selon le représentant de la Grande Bretagne il importe que les Chypriotes reçoivent "ce message fort" avant jeudi, d'où le besoin qu'il soit adopté mercredi.

Toutefois, cette précipitation à voter des mesures hypothétiques avant que les deux communautés de l'île ne se soient prononcées est vu par beaucoup comme une pression inacceptable. C'est ainsi que malgré l'appel de Kofi Annan, et les pressions téléphoniques du Secrétaire d'Etat des Etats-Unis, Colin Powell, à ses homologues des Affaires Etrangères membres du Conseil de Sécurité, 10 pays se prononçaient contre ; les Etats-Unis, la Grande Bretagne, l'Allemagne, la Roumanie et le Pakistan étant seuls à soutenir la résolution.

La France aurait demandé le retrait de tous les paragraphes génériques qui "n'ont rien à voir avec les questions de sécurité à Chypre". Quant à la Russie et la Chine, elles n'apprécient pas cette première du Conseil de Sécurité d'anticiper l'issue des référendums et de prendre des mesures sur des situations qui ne se sont pas encore produites.

Du côté grecochypriote, on se montre plutôt favorable à l'adoption de la résolution dans le sens où l'on attend que l'ONU empêche toute intervention unilatérale et que le renforcement de la force de paix serait de bienvenue. La Turquie souhaite, elle, une résolution plus "molle" sans référence au chapitre 7 de la Charte des Nations Unies. Elle désapprouve la nouvelle appellation de la Force de Paix en Mission de Paix et elle s'opposer à l'embargo sur les ventes d'armes.

Le représentant de la Grande-Bretagne a demandé une première interruption afin de consulter le Foreign Office. La reprise de la discussion n'a duré que cinq minutes avant d'être reportée pour demain (mercredi après-midi).

Selon des informations, la Grande Bretagne présenterait une nouvelle version de la résolution. 9 voix sur 15 sont nécessaires pour l'adoption d'une résolution par le conseil de Sécurité. La Grande Bretagne et les Etats-Unis espèrent y parvenir s'ils obtiennent l'abstention bienveillante de la France, de la Chine et de la Russie, jusqu'ici opposés.

i-GR/CNA

Soyez le premier à noter cet article