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Le Conseil des chefs des partis grecs réuni sur la question chypriote et le plan Annan

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Par iNFO-GRECE,

Le Conseil des chefs de parti a tenu jeudi une réunion marathon de quatre heures sous la présidence du chef de l'Etat, Costis Stephanopoulos, pour discuter de la question chypriote et du plan Annan. A l'issue du Conseil, le Premier ministre, Costas Karamanlis, s'est declaré implicitement en faveur du plan Annan, assurant toutefois que "dans tous les cas, la Grèce se tiendra immuablement, comme toujours, aux côtés de Chypre, indépendamment du résultat du referendum".


Les leaders des partis politiques représentés au Parlement ont procédé à une présentation analytique des thèses de leurs partis sur le plan Annan, ainsi qu'à des évaluations sur les développements politiques à venir après les referendum qui auront lieu à Chypre le 24 avril. Les chefs de parti ont développé à l'occasion de ces concertations des vues utiles et importantes en tenant compte de l'objectif commun qui est de servir l'intérêt national, indique le communique publié par la Présidence de la République.

Le Premier ministre et les chefs des partis de l'opposition devaient présenter chacun séparément un peu plus tard dans la journée au peuple grec leurs positions sur le plan Annan, le referendum et le jour J 1.

Le Premier ministre, conclut le communiqué de la présidence, a remercié tous les dirigeants des partis de l'opposition de leur contribution substantielle au tracé de la politique étrangère du pays.

Remerciements du Président de Chypre

Le Président de Chypre, Tassos Papadopoulos, a commenté la réunion des chefs des partis politiques à Athènes, en remerciant le chef de l'Etat grec, le Premier ministre et la classe politique, pour leur respect, leur action et plein soutien à la décision que prendront les Chypriotes lors du referendum du 24 avril prochain.

"Le 24 avril, le peuple chypriote, libre et démocratiquement, exprimera son avis sur le plan Annan", a-t-il déclaré jeudi depuis Nicosie, reprenant ce qu'avait dit M. Karamanlis auparavant, que cette décision sera entièrement respectée et soutenue, et soulignant encore que les efforts communs de Nicosie et Athènes ne s'arrêtent pas à la date du referendum.

Karamanlis: Plus de points positifs que négatifs dans le plan Annan

M. Karamanlis, qui a pesé chacun de ses mots dans sa déclaration au peuple grec, a souligné qu'il annonce ses décisions avec respect envers la République chypriote, son gouvernement et ses citoyens et, manifestant sa préférence pour le plan Annan, a observé "qu'il existe à la fois des points positifs et des points difficiles dans le plan". "Toutefois, je pense que nous pouvons exploiter les aspects positifs dans le cadre de la dynamique européenne, laquelle peut atténuer les points difficiles du plan. Les aspects positifs sont plus nombreux que les aspects négatifs au sein de l'UE", a-t-il dit.

"Si le résultat du referendum est OUI , la Grèce se tiendra aux côtés du nouvel Etat'', a affirmé M. Karamanlis, pour noter aussitôt que même si le résultat est NON , il ne faudra pas perdre de vue la perspective de règlement de la question chypriote et il faudra poursuivre les efforts pour combler le fossé entre les deux communautés.

M. Karamanlis a également adressé un message à Ankara, faisant part de sa volonté de voir l'amélioration des relations greco-turques et le développement de relations d'amitié et de confiance et soulignant que la Grèce soutiendra tous les efforts déployés par la Turquie pour converger avec l'acquis communautaire.

Enfin, M. Karamanlis a tenu à bien rendre clair qu'il ne faudra à aucun prix exercer des pressions ni essayer d'influencer le jugement du peuple chypriote.

Papandreou : après le OUI, il demande le report de la date des référendums

Le président du PASOK (socialistes), Georges Papandreou, a critiqué une nouvelle fois le nouveau gouvernement pour sa gestion du règlement de la question chypriote, dans des déclarations faites à la presse jeudi à l'issue de la réunion du Conseil des chefs de partis, dénonçant ainsi son laxisme lors des journées de Lucerne sur le plan Annan et sa responsabilité dans le climat de défaitisme qui a suivi.

Toujours est-il que M. Papandreou, qui s'était déjà prononcé en faveur du plan Annan, a appelé le gouvernement à agir activement au plan politique d'ici les referendums sur le plan Annan et à prendre des initiatives auprès de l'UE, afin que soient confirmées les questions des garanties, alors qu'il s'est dit soutenir la demande à l'ONU du report de la date du 24 avril pour les referendums, recommandant encore que le gouvernement procède en ce sens.

Communistes : interrogations sur les contreparties à la Turquie

Le Secrétaire Général du Comité Central du KKE (parti communiste grec), Aleka Papariga, a réaffirmé l'opposition résolue de son parti à l'adoption du plan Annan pour Chypre, en soulignant que le ''Non'' constitue le ''meilleur soutien'' au peuple chypriote.

"Nous soutenons le Non , a-t-elle expliqué, parce que le plan Annan ne met pas en place une fédération bi-communautaire bi-zonale, mais au contraire instaure un protectorat international sur la route du pétrole vers le Moyen Orient, a notre avis pire que le Kosovo et la Bosnie".

Mme Papariga, qui s'est interrogée si les développements à venir à Chypre et ensuite en Egée ne constituent pas en fait une contrepartie à la Turquie en vue du fonctionnement d'un Etat kurde indépendant dans le Nord de l'Irak, a rejeté tout prototype d'Etat qui servirait de modèle pour d'autres Etats. "La Bosnie n'a été que le début", a-t-elle rappelé.

Synaspismos : le report, sinon… OUI

Le président de la Coalition (Synaspismos) de la gauche radicale, Nicos Constantopoulos, s'est prononcé pour un report de quelques mois de la date des referendums à Chypre sur le plan Annan, comme l'avait proposé la veille le parti chypriote AKEL, pour plus d'informations, d'améliorations, de révisions et pour des compléments, affirmant toutefois que si cet ajournement n'est pas possible il propose de voter "Oui".

Selon M. Constantopoulos, le plan Annan présente "des points positifs, négatifs et des risques, mais également des prévisions" susceptibles de donner "une dynamique positive pour résoudre la question chypriote".

i-GR/ANA
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