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Le président de Chypre demande aux Chypriotes d'opposer un NON au Plan Annan pour la réunification

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Par iNFO-GRECE,

Le président de la République chypriote, Tassos Papadopoulos, a déclaré rejeter le plan Annan ne satisfaisant pas aux objectifs minimum posés pour la fonctionnalité de l'Etat et la garantie des droits des citoyens. Dans son message de 52 minutes à la Nation mercredi soir, M. Papadopoulos a appelé le peuple chypriote à dire "fortement non" au Plan lors du referendum des Chypriotes grecs le 24 avril.


M. Papadopoulos a ajouté qu'il reste incertain dans quelle mesure il y aura ratification de l'accord par l'Assemblée turque et, par conséquent, soulignant qu'il existe un doute quant à l'avenir de l'Etat chypriote.

M. Papadopoulos a souligné encore que les Turcochypriotes obtiendront tout ce que le plan Annan prévoit en leur faveur seulement 24heures après l'accord sur le Plan, alors que ce qu'aura la partie grecque est renvoyé a plus tard.

Visiblement ému, le président chypriote a analysé en détail tout ce qui s'était passe aux négociations de New York et à Boergenstock, spécifiant qu'en Suisse, et sans qu'il y ait eu des concertations entre les deux communautés, le Secrétaire Général de l'ONU a introduit dans sa proposition finale les 11 demandes turques qui étaient hors du plan.

En ce qui concerne les points considérés négatifs pour la partie chypriote-grecque, il a cité notamment les restrictions dans l'acquisition de propriétés, le retour des réfugiés dans les territoires occupés, et l'abrogation des droits politiques de ceux qui souhaiteront retourner dans leurs foyers.

Le Plan Annan ne satisfait pas les Chypriotes mais satisfait les revendications permanentes de la Turquie, a-t-il dit en résumé.

M. Papadopoulos a par ailleurs relevé qu'il restera à Chypre des militaires turcs - même si c'est en petit nombre - et que les droits des parties garantes sont accrus, sans que la Garde nationale existe, tout ceci créant selon lui des conditions d'insécurité pour les Chypriotes grecs.

Il reste encore, selon M. Papadopoulos, que la viabilité économique du plan est contestable, ce qui pourrait avoir de graves incidences au plan du niveau de vie des citoyens.

A propos de l'entrée de Chypre dans l'Union Européenne, il a estime que, alors que Chypre deviendra Etat-membre, il existe le risque que sa participation soit inactive dans l'attente que toutes les lois du nouvel Etat soient applicables.

Le règlement de la question chypriote ne réunit pas l'île, a poursuivi M. Papadopoulos, car il existera deux Etats qui vivront séparément et simplement collaboreront.

Les changements faits au 5e Plan Annan sont encore plus défavorables que ceux du Plan 3 qui avait été simplement accepte comme base de discussion, a relevé encore le président chypriote, soulignant que le fait que les décisions seront prises à 50:50 donnera la possibilité aux deux parties de créer des impasses paralysantes susceptibles d'aboutir à la dissolution de l'Etat en 24h.

M. Papadopoulos a fait savoir en outre qu'il n'était pas correct ni possible de demander à l'Union Européenne, comme le pose le Plan Annan, de considérer l'accord comme droit originaire, ni de demander à la Cour des droits de l'Homme d'annuler tous les recours qu'ont déposé les citoyens de la République chypriote au nom de la violation de leurs droits.

Par ailleurs, M. Papadopoulos s'est dit en désaccord avec l'idée que le Plan Annan est la dernière occasion pour un règlement de la question chypriote, faisant observer au contraire que les perspectives d'une solution seront meilleures, en raison de l'adhésion de Chypre a l'UE et du désir de la Turquie d'en devenir membre. Les efforts pour un règlement se poursuivront, a-t-il souligné, après le 1er mai date officielle de l'adhésion de Chypre à l'Union Européenne.

Selon M. Papadopoulos, il existe encore le risque que le pseudo-Etat de Denktash soit reconnu par des pays qui ont de l'importance pour Chypre, tels que les Etats-membres de l'Union Européenne.

S'adressant aux Chypriotes turcs, le président Papadopoulos a déclaré que Nicosie continuera à s'intéresser a eux, et que ce qu'ils doivent comprendre est que, de même qu'il ne souhaite pas violer leurs droits, de la même façon il ne veut pas traiter injustement l'hellénisme chypriote.

Chypre soutiendra l'optique européenne de la Turquie pour qu'elle s'assure rapidement une date d'ouverture des négociations à son entrée dans l'Union Européenne, a-t-il ajouté.

En acceptant le Plan Annan, nous sommes appelés à abolir la République chypriote, car la conception du nouvel Etat fédéral conduira avec une précision mathématique à la division.

M. Papadopoulos a conclu avec beaucoup d'émotion qu'il n'avait pas pris en charge la République pour qu'elle devienne une communauté et s'adressant aux Chypriotes il a lance "Je vous appelle à dire fortement 'non' au Plan Annan".

i-GR/ANA

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