Georges Papandreou, peu avant l'approbation à l'unanimité de sa candidature à la présidence du PASOK par les militants du parti, a présenté vendredi devant les 4.650 congressistes réunis dans le stade d'haltérophilie de Nikaia (grande banlieue d'Athenes), son programme de gouvernement, longuement et souvent applaudi et ovationné, en se disant porteur d'un message de la Grèce entière pour un nouveau mandat, ainsi que pour des changements et nouvelles idées.
Les participants au congrès extraordinaire du parti socialiste grec ont également voté en faveur du changement des statuts du parti, portant sur l'élection de son président par vote des membres et des sympathisants, et ils ont approuvé la déclaration de programme pour les années 2004-2008.
De son programme politique, M. Papandreou en a souligne les quatre objectifs essentiels que seront ce qu'il a appelé les investissements humains (emploi et éducation), une répartition plus élargie des revenus des couches les plus défavorisées, une relance des capacités de production et, enfin, une stabilité macro-économique comprenant entre autres un système d'imposition stable, des incitations fiscales et de développement.
Le Premier ministre, Costas Simitis, a procède auparavant au bilan des ''huit ans qui ont change la Grèce'', dans son dernier discours en sa qualité de président du PASOK, tout en louant parallèlement la personnalité du nouveau président du parti, Georges Papandreou.
Dans un discours teinté de sensibilité et visant notamment à présenter les derniers huit ans du PASOK en tant que base pour ''le nouveau départ'' annoncé par M. Papandreou, M. Simitis a rappelé les efforts déployés pour ''surmonter les paralysies'' ainsi que la lutte contre ''les mentalités de domination et les formes de fonctionnement que nous avons nous-mêmes appuyées'', soulignant les succès remportés par les gouvernements dont il a été le Premier ministre.
Justifiant son image de technocrate, M. Simitis a rappelé qu'au cours de ces dernières années il avait souvent cité des chiffres et des indices car ceux-ci constituent le plus puissant antidote aux exagérations et à la démagogie en politique. ''La suite exige amélioration et correction dans les politiques et renouveau des personnes'', a-t-il indiqué ajoutant que ''l'égoïsme de la permanence est une attitude conservatrice, et les changements de personnes sont toujours difficiles et engendrent des hésitations''.
''L'élection de notre président par la société constitue l'action inaugurant le changement'', a souligné pour sa part le Secrétaire Général du PASOK, M. Chryssochoïdis, dans son discours au congrès introduisant le processus des différents votes qui doivent aboutir dimanche à la désignation de M. Papandreou à la présidence du parti.
Les réactions à gauche
Le KKE (parti communiste) a qualifié de ''aberrant'' le discours du candidat de Georges Papandreou, y voyant "une politique de classe en faveur de la ploutocratie, comme par exemple ses références très nettes à une réduction de la fiscalité du capital et de la mise en application plus entendue de la flexibilité de l'emploi".
De son côté, le président de Synaspismos (coalition de communistes réformateurs) et de la Gauche radicale, Nikos Constantopoulos, présentant vendredi ses candidats dans les 1ere et 2e circonscriptions du Pirée, a déclaré que ''Georges Papandreou est hypocrite lorsqu'il parle de démocratie participative'', et que l'élection du nouveau président du PASOK dénature en fait toute participation, faisant place aux mécanismes de manipulations des citoyens et aux sociétés de sondages.