Comme annoncé la veille, le Premier ministre, Costas Simitis, a donné sa démission de président du PASOK et déclare ouverte la procédure de désignation de son successeur dans un discours jeudi devant le Comite central du parti. A la fin de la session du CC, le ministre des Affaires étrangères, Georges Papandréou, a déclaré son intention "de diriger le grand mouvement démocratique" et a déposé officiellement sa candidature à la direction du PASOK en affirmant que "c'est avec un sentiment de responsabilité mais aussi une grande émotion que je pose ma candidature à la direction de ce grand mouvement démocratique".
M. Simitis a appelé les membres du CC à approuver la convocation d'un congrès extraordinaire pour le 6 février et propose qu'un nouveau président soit élu deux jours plus tard, le 8 février, par les militants et les sympathisants du PASOK. M. Simitis a également souhaité que le prochain congrès se prononce sur le programme électoral du parti.
M. Simitis a ajouté que le nouveau président du PASOK sera aussi chef de gouvernement après les élections, et qu'il devra conduire le PASOK à la victoire en faisant obstacle au scénario que l'opposition a tenté d'imposer en vue des élections. M. Simitis a précisé que ses décisions n'ont pas été motivées par des ambitions personnelles, mais par son devoir de participer aux événements dans l'intérêt de la Grèce, incitant les cadres du parti à faire de même.
De son côté, M. Papandreou a qualifié la proposition du Bureau Exécutif de faire élire le président par la société "d'événement d'avant-garde sans précédent qui exprime un nouveau départ, parce que la société exige d'avoir son mot à dire, de participer à l'aménagement des décisions". "C'est nous qui mettons en pratique le concept de citoyen actif. C'est la société qui exige une relation de confiance avec ses hommes politiques et l'Etat. C'est nous qui entreprenons cette avance révolutionnaire dans le but d'une nouvelle relation de confiance Etat-citoyen"
M. Papandréou s'est parallèlement adressé à la nouvelle génération, à ces jeunes qui se sont éloignés de la politique pour "qu'ils participent à cette tentative, parce que nous entreprenons quelque chose de nouveau, et je veux qu'ils en soient les cofondateurs, qu'ils conçoivent eux-mêmes les priorités de l'avenir. C'est pour eux l'opportunité de redonner un nouveau souffle à la politique".
M. Papandréou a finalement appelé les couches sociales qui ont soutenu traditionnellement le parti au pouvoir, "les agriculteurs, les femmes, les chefs de petites et moyennes entreprises", à participer à la procédure de dialogue pour l'élaboration du programme du parti et pour l'élection du président, promettant que dans les prochains jours, il ouvrira personnellement le débat "pour que nous élaborions la Grèce que nous voulons véritablement".
A droite, le parti de Nea Dimokratia, a vivement réagit, aux annonces du PASOK par l'intermédiaire de son député chargé de la stratégie politique du parti, Georges Souflias, qui a estimé que la vie politique du pays fait face à "un barrage médiatique de héros fantastiques et de messies qui n'existent plus dans le monde contemporain".