Le ministre de la Défense, Yannos Papantoniou, a reçu vendredi dans un climat particulièrement chaleureux son homologue français, Michèle Alliot-Marie, en visite à Athènes. Apres s'être entretenus des diverses questions concernant la sécurité européenne, les deux ministres ont fait part de l'accord de leurs points de vue sur l'intégration de la Défense européenne et sur l'activité du groupe de travail qui a été constitué lors du dernier conseil des ministres de la Défense à Rome.
Ce conseil doit s'occuper de la création d'un Centre opérationnel et de la structure définitive de la Force européenne d'intervention rapide. Des experts français, allemands, grecs, britanniques et italiens y participent.
M. Papantoniou et Mme Alliot-Marie ont également déclaré qu'il fallait soutenir les industries d'armement nationales et faire front sur le plan européen contre la concurrence du Sud-Est asiatique, ajoutant qu'il existe de nombreuses possibilités de collaboration entre les industries d'armement grecques et françaises.
Commentant ensuite la situation en Irak, les deux ministres ont exprimé leur inquiétude et leur soutien aux initiatives de l'ONU pour garantir la passation des pouvoirs politiques au peuple irakien.
Par ailleurs, M. Papantoniou a informé son homologue français des développements dans la question chypriote et les relations greco-turques, en soulignant combien 2004 est crucial pour les questions nationales grecques.
M. Papantoniou a souligné qu'il est impératif de trouver une solution juste et viable à la question chypriote sur la base du plan Annan avant l'adhésion de la République chypriote à l'Union Européenne le 1er mai, alors qu'il a également fait mention à l'obligation de la Turquie de satisfaire aux critères d'Helsinki dans le cadre de sa demande d'adhésion à l'UE. A ce sujet, M. Papantoniou a dit attendre de la Turquie un changement de ses positions intransigeantes concernant la question chypriote et la délimitation du plateau continental en Egée.
Interrogée enfin sur l'affaire du porte-avions Clemenceau, vendu par appel d'offres au terme de 35 ans de service pour ses 22.000 tonnes de ferraille à une société espagnole, Mme Alliot-Marie a indiqué que la France a été contrainte de résilier le contrat, après avoir constaté que le remorquage du navire faisait route à destination de la Turquie. De ce fait, le Clemenceau devrait être dirigé vers le port le plus proche de sa position actuelle, à savoir Le Pirée.