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Le Premier Ministre turc visite la maison natale de Kemal Ataturk à Thessalonique. Interview au Vima

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Par iNFO-GRECE,

Le Premier ministre turc, Tayyip Recep Erdogan, en visite en Grèce, s'est rendu samedi à la maison natale de Kemal Ataturk siège du Consulat turc à Thessalonique. Bon prince, il a félicité le gouvernement grec pour le succès de sa présidence de l'UE. Mauvais joueur, il a nié que les avions militaires turcs procèdent à des violations de l'espace aérien grec tout en n'excluant pas que des violations puissent avoir lieu pendant les manœuvres militaires. Pourtant jeudi dernier, ce fut encore le cas, en plein sommet du Conseil européen à Thessalonique. Etait-ce la façon de M. Ergodan, de rappeler que l'Europe devrait lui offrir un trône confortable pour qu'il mette en pratique sa volonté affichée à "construire la paix en Egée" ?


Mustafa Kemal Ataturk, né en 1881 à Thessalonique et mort à Istanbul en 1938, est le fondateur de la république turque (1923). Il est considéré comme le maître d'œuvre de la transformation de l'Etat turc en république moderne et laïque. Arméniens, Grecs et ses propres concitoyens Turcs-musulmans ont versé leur sang par millions, dans les conditions atroces qu'on peut imaginer, à l'autel du nationalisme idéologique de modernisation et d'occidentalisation de la Turquie, pour un résultat qui, près d'un siècle plus tard, est toujours loin des normes de civilisation européenne.

En référence au récent incident provoque par un F-16 turc qui se serait trop approche d'un avion de la compagnie aérienne OA qui faisait la liaison Athènes-Constantinople, M. Ergodan, rompu à la ruse orientale, a encore affirmé que les avions de chasse de l'armée turque ne s'en prennent pas aux avions civils - ajoutant que, selon les informations qu'il a recueillies auprès du chef de l'état-major national des forces armées turques, les chasseurs turcs ne sont pas armes au contraire des appareils de l'aviation militaire grecque.

M. Erdogan, a repris ces thèses dans une interview accordée à l'édition dominicale du journal To Vima tis Kyriakis. D'un côté, il a remercié le gouvernement grec et plus particulièrement le premier ministre, Costas Simitis et le ministre des Affaires étrangères, Georges Papandreou, pour la position calme et constructive observée par la présidence grecque face aux efforts de la Turquie pour la stabilisation de ses relations avec l'UE. De l'autre il a renouvelé ses vues sur la mer Egée, persistant à considérer qu'il y à un problème - sous-entendu que la Turquie n'y a pas assez de droits !

Le Premier ministre turc, remerciant en particulier le Premier Ministre grec M. Simitis, et le Ministre des Affaires étrangères M. Papandreou, a résumé avec satisfaction les acquis de la Turquie sur "sa route vers l'Europe" durant la Présidence grecque, et notamment le renouvellement de l'accord de coopération et la mise au point d'une nouvelle "carte routière".

"Notre objectif est de régler toutes les questions bilatérales restées en suspens, y compris les questions afférentes à l'Egée dans le cadre du dialogue et de la coopération bilatérale", a assure M. Erdogan ajoutant qu'il ne voyait pas pour quelle raison la Grèce tenterait de porter atteinte aux relations de la Turquie avec l'UE "car ceci irait à l'encontre des intérêts de la Grèce et de la Turquie".

M. Erdogan mentionne encore que le gouvernement turc est décidé à procéder à tous les changements législatifs nécessaires et à centrer ses efforts sur leur application de sorte que la décision du Sommet du Conseil européen de décembre prochain, en ce qui concerne l'ouverture des concertations d'adhésion de son pays, soit positive. M. Ergodan demande ainsi aux pays-membres de l'Union européenne de commencer à préparer l'opinion publique à l'idée de l'adhésion de la Turquie ! "Nous n'attendons pas un traitement spécial, mais nous ne voudrions pas qu'on nous envisage malencontreusement", a-t-il dit, avertissant que "[les Turcs] ne présenteront pas de justifications, mais qu'ils n'accepteront pas non plus des justifications".

Terminant, le Premier ministre turc, a réfuté l'idée que la Grèce cherche à créer une tension en mer Egée afin de torpiller les relations de la Turquie avec l'Union européenne (thèses de certains généraux en Turquie), ainsi que l'idée que la position constructive de la Grèce ne trouve pas d'écho en Turquie (thèse souvent soutenue en Grèce face où beaucoup ont l'impression que les concessions se font seulement du côté grec). "Le message que j'envoie à nos amis grecs est qu'en dépassant nos conflits et nos frictions nous serons conduits à un niveau supérieur d'amitié et de paix en tant que membres de l'Union Européenne", a conclu M. Ergodan.

i-GR/ANA/TO VIMA
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