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Kofi Annan quitte Chypre bredouille, mais laisse derrière lui un ultimatum

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Par iNFO-GRECE,

Le Secrétaire Général des Nations Unies Kofi Annan, pour la troisième fois en un an, n'a pas réussi à faire passer ses propositions auprès des communautés grecques et turques de Chypre. Il s'était déplacé en personne cette semaine à Ankara, Athènes et Nicosie (Lefkosia) pour essayer de décrocher un accord autour du plan qui porte son nom, avant la date butoir qu'il avait lui-même fixé, le 28 février.


M. Annan s'est entretenu vendredi 28 février plus d'une heure avec le nouveau Président de l'île et représentant de la communauté chypriote grecque aux négociations, Tassos Papadopoulos, ainsi qu'avec le Président sortant, Glafcos Clerides, et le chef de la communauté chypriote turque, Rauf Denktash. Il a ainsi pu constater que les chypriotes grecs finissent par être las de faire des concessions en permanence face à l'intransigeance du leader chyproturc Raouf Denktash.

Dans une dernière tentative de sauver le processus, Kofi Annan cherche à court-circuiter les négociateurs des deux côtés en proposant un référendum direct sous la houlette des Nations Unies. Un procédé qui s'il parait justifié pour la partie chypriote-turque où les autorités négociant la réunification de l'île n'ont de représentatif de leur peuple que le nom, il serait une insulte pour la République de Chypre que n'a aucun besoin de prouver le caractère démocratique de son régime. Un référendum reviendrait à dessaisir les autorités légalement élues de leur mandat représentatif du peuple chypriote. Un pas que Kofi Annan, plus habitué à négocier avec les contrées africaines qu'avec des pays d'une tradition démocratique occidentale indiscutable, est disposé à franchir.

En quittant Chypre Kofi Annan a fixé une nouvelle date aux dirigeants chypriotes de lui répondre avant le 10 mars s'ils acceptent ou pas l'organisation d'un tel référendum. Au cas "où l'une ou l'autre partie dirait non [à l'organisation du référendum], il ne fera pas de doute que ce sera le bout du chemin", a-t-il averti.

Pour l'instant, les dirigeants chypriotes grecs et turcs ont accepté l'invitation du Secrétaire général de l'ONU de se revoir le 10 mars à La Haye. "J'ai prié les dirigeants des deux communautés de Chypre de venir à La Haye disposés à me dire s'ils acceptent ou pas de s'engager par écrit à soumettre l'accord de paix à deux référendums séparés et simultanés le 30 mars, afin de parvenir à un règlement global de cette question", a précisé M. Annan qui malgré l'échec de son voyage s'est déclaré satisfait des résultats de ses pourparlers d'une semaine en Grèce, en Turquie et à Chypre.

Qualifiant le plan de règlement de "juste et équitable", le Secrétaire général M. Annan a exhorté les responsables politiques de l'île à examiner soigneusement la troisième mouture de son plan "Certes, il s'agit des résultats d'un compromis, mais j'invite toutes les parties intéressées à saisir cette occasion avant qu'il ne soit trop tard", a-t-il lancé.

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