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Malgré la campagne grecque, l'Union Européenne ne donnera pas le feu vert à la Turquie

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Par iNFO-GRECE,

La Commission Européenne devrait examiner le 9 octobre l'état d'avancement du processus d'adhésion des nouveaux pays. Selon toutes indications elle devrait manifester son désaccord avec l'idée de proposer une date pour l'ouverture des négociations avec la Turquie, comme l'a esquissé Günter Verheugen, responsable pour l'élargissement à la Commission européenne devant la Commission des affaires étrangères du Parlement français.


Le gouvernement grec a fait dernièrement un virage à 180° en ce qui concerne l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne. Pensant qu'une position grecque plus amicale face à une Turquie dangereusement intransigeante sur le dossier chypriote permettrait de sortir de l'impasse les pourparlers turco-chypriotes sur le futur statut de l'île, Athènes est devenue un ardent défenseur de l'adhésion turque à l'UE. Une politique qui si elle n'a pas surpris une Grèce habituée aux accolades du ministre des Affaires étrangères Georges Papandréou avec son ex-homologue turc Ismaïl Cem, elle n'a pas manqué d'étonner ses partenaires européens. Les Grecs auraient l'intention de proposer une date de début des négociations entre l'UE et la Turquie qui marquerait l'engagement de l'UE à accueillir à terme la Turquie. Une date symbolique longuement espérée par Ankara que les Européens ne sont pas prêts à lui accordé tant que les signes de convergence avec les normes économiques, démocratiques et culturelles de l'Europe restent faibles.

Le rapport qui sera remis aux commissaires contiendra les recommandations sur les pays prêts à l'accession en 2004 et des recommandations sur les autres candidats. Günter Verheugen, membre de la Commission européenne, responsable pour l'élargissement, a présenté les principaux points devant la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale française à Paris, le 25 septembre dernier.

Présentant les prochaines étapes jusqu'au Conseil européen de Copenhague, M. Verheugen a prévenu que "La Commission ne donnera pas son feu vert si elle n'est pas entièrement convaincue que le pays examiné est prêt pour l'adhésion. Nous évaluerons également la capacité des pays candidats à tenir les engagements qu'ils ont pris lors des négociations avec l'UE". La Commission doit examiner le rapport sur les différents candidats le 9 octobre. "D'ici la fin de l'année, nous souhaitons clore les négociations avec les pays candidats dont le degré de préparation à l'adhésion est suffisant. Ils devraient pouvoir participer aux élections européennes de 2004 en tant qu'États membres", a dit M. Verheugen

Concernant la Turquie, le commissaire européen chargé de l'élargissement à dit :
"Je pense que nous devons reconnaître les progrès considérables accomplis par la Turquie. La stratégie de l'UE pour la Turquie, décidée en 1999 à Helsinki, porte ses fruits. Le paquet de réformes concocté par la Turquie en août, qui prévoit l'abolition de la peine de mort et un assouplissement en matière de liberté d'expression, de rassemblement et de culte, va dans le bon sens.
Par ailleurs, nous devons aussi dire clairement qu'il subsiste de sérieux problèmes: la Commission examinera avec attention, le 9 octobre prochain, l'évolution de la situation en Turquie, y compris les réformes mises en œuvre, dans le cadre de son rapport sur les progrès accomplis sur la voie de l'adhésion. Nous ferons l'éloge de la Turquie là où elle le mérite - et ses mérites ne sont pas minces -, mais nous ne passerons pas sous silence les problèmes que nous pourrions encore constater.
Nous devons encourager les forces réformatrices en Turquie. La porte doit en tout cas rester ouverte. Le cas échéant, les chefs d'État et de gouvernement peuvent décider, à Copenhague, de lancer une nouvelle phase dans la stratégie d'adhésion de la Turquie."

Enfin, sur Chypre, M. Verheugen a confirmé la volonté de l'Union à respecter scrupuleusement l'engagement d'Helsinski à procéder à l'adhésion de l'île quel que soit l'état des négociations les chypro-turcs (et les menaces de la Turquie).
"Nous continuons de croire à une solution politique globale. Je pense que celle-ci a encore toutes les chances d'être dégagée d'ici le mois de décembre. Une solution à l'amiable représenterait pour les deux parties - et en particulier pour la Turquie - un apport considérable pour le développement futur du pays.
La décision prise à Helsinki en 1999 me revient toutefois à l'esprit: un règlement politique du différend chypriote ne constitue pas un préalable à l'adhésion. Même si aucune solution n'était dégagée, le Conseil devra malgré tout décider de l'adhésion de Chypre en tenant compte de tous les éléments pertinents. Notre message est clair: nous respecterons notre calendrier. Même les offres de dernière minute ne pourront nous en empêcher"
, a-t-il souligné.

Un engagement ferme qui rend d'autant moins compréhensible l'empressement d'Athènes à accélérer le processus d'adhésion de la Turquie.

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