nations unies NY
Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a annoncé hier soir à l'issue de deux journées d'entretiens avec les chefs des communautés chypriotes grecque et turque, la formation de deux comités spéciaux chargés de travailler sur les questions techniques.
Le travail de ces comités, qui aura le soutien de l'ONU, portera essentiellement sur les traités et les lois d'un futur "Etat commun" [n.r. terme provisoire utilisé pour définir l'Etat qui sera au centre d'une Chypre réunifiée].
Dans un communiqué lu à la presse par le responsable du dossier chypriote à l'ONU, Alvaro de Soto, le secrétaire général indique également qu'il n'y a pas de solution simple au problème chypriote. C'est pourquoi, observe M. Annan, un règlement global de la crise doit se présenter sous la forme d'un accord "complexe, intégré, contraignant sur le plan juridique et automatique", où droits et engagements de toutes les parties sont définis "clairement, sans ambiguïté, et ne font l'objet d'aucune nouvelle négociation".
"La chance qui se présente doit être saisie", a affirmé le secrétaire général, qui a invité les deux parties à poursuivre leur travail et à le revoir en novembre.
Pour sa part, M. de Soto a précisé qu'il retournerait dans l'île la semaine prochaine pour aider les parties à continuer leur travail.
Le texte complet du rapport du Secrétaire Général des nations Unies M. Kofi Annan
"J'ai terminé cet après-midi deux jours de consultations intensives sur Chypre avec SE M. Glafkos Clerides, le chef chypriote grec, et SE M. Rauf Denktash, le chef chypriote turc.
br> Je suis heureux de rapporter que, depuis que j'ai rencontré les deux chefs à Paris, ils se sont concentrés sur les questions que j'avais soulignées, et il y a eu un effort encourageant d'explorer les manières de jeter un pont sur les différences avec pragmatisme. Ici, à New York, j'ai essayé de concrétiser pour les deux chefs une manière qui pourrait pousser leurs discussions en avant pour rapprocher davantage leurs différences, avec l'aide active de mon conseiller spécial, M. Alvaro de Soto.
Comme part de leur effort de jeter avec pragmatisme un pont sur les différences, les deux chefs ont décidé de créer deux comités techniques bilatéraux ad-hoc pour commencer le travail immédiatement sur les questions techniques importantes. Le but de ces comités est de faire des recommandations concernant les sujets techniques, sans préjudice des positions des deux chefs sur les questions de fond concernées. Leur travail sera ad referendum, et sur se concentrera sur les traités et les lois du futur "Etat commun" *. Les Nations Unies aideront les parties dans ce travail.
Il n'y a aucune solution simple au problème de la Chypre. Pour cette raison un règlement global doit être un accord complexe, intégré, légalement lié et auto-exécutif, où les droits et les engagements de toutes les parties concernées sont clairs, non ambigus, et non sujets à d'autres négociations. J'espère que le travail de ces comités aidera les chefs vers cette finalité.
L'occasion qui est entre les mains doit être saisie. À cet égard, la Grèce et la Turquie ont un rôle important à jouer, et j'attends avec intérêt leur appui continu.
Comme il a été annoncé, M. Denktash subira bientôt une intervention chirurgicale, et il n'est pas susceptible d'être disponible pendant quelques semaines. Mais le travail continuera en octobre, et j'ai demandé aux chefs de garder leur agenda ouvert pendant le mois de novembre, où j'envisage de les revoir. "
* "Etat commun" est une définition provisoire
Vidéo: la conférence de presse du porte-parole du Secrétariat Général des Nations Unies 