Le quotidien athénien Eleftherotypia, habituel réceptionnaire des revendications de l'organisation terroriste "17 Novembre", a reçu un texte de plusieurs pages se réclamant de l'organisation, mais dont l'authenticité est mise en doute. Le texte qui reconnaît qu'une partie de sa structure a été démantelée, se veut une analyse et un repositionnement de l'organisation après la série d'arrestations et de découvertes de la police grecque.
"Nous sommes encore vivants. Nous avons appris de nos erreurs et heureusement des erreurs de la police", note la déclaration qui porte un nouveau tampon d'authentification, l'ancien ayant été saisi par la police dans une des cachettes de l'organisation découvertes début juillet.
Le document a été trouvé ce matin dans une poubelle devant les bureaux du journal Eleftherotypia.
Le texte récuse la tentative du gouvernement et des médias de présenter la 17N comme une bande de droit commun ayant comme but d'attaquer des banques pour leur profit personnel. Il rappelle ainsi le caractère politique des attentats de la 17N et revendique à nouveau le meurtre de l'attaché militaire britannique Stephen Saunders que les auteurs du document considèrent comme responsable de la planification de l'intervention de l'Otan en Yougoslavie.
"Les Grecs", estime le texte, "ne sont pas en danger avec la 17N", mais avec "les crédits à la consommation et les accidents de la route".
Afin, les auteurs réclament un procès juste pour leurs membres arrêtés. Si le procès des leurs venait à ressembler à ceux organisés par la junte militaire (ils citent ici le procès de Alexandros Panagoulis, membre de la PAK, une organisation de résistance créée par Andreas Papandreou, qui avait été arrêté après un attentat visant le chef des colonels G. Papadopoulos), "les prochaines cibles auraient pour but l'échange des détenus", préviennent-ils dans le texte qui commence par cette citation énigmatique du dramaturge italien Luigi Pirandello, prix Nobel de littérature en 1934, "C'est ainsi, ci vous le pensez ainsi". Un auteur qui avait l'art de jouer avec les mélanges de la fiction et de la réalité ! Qui pensait aussi que le dévoilement de l'illusion était souvent cause de violence !
Pour le moment, les autorités contestent l'authenticité du document. "Une plaisanterie", a dit le ministre de l'Ordre Public M. Chrisochoïdis. Le document accuse la police d'avoir caché, lors de la présentation à la presse des trouvailles de la cachette de Pangrati, une série de photos et une cassette vidéo sur une des victimes de la 17N, l'armateur Costas Peiratikos. La police a démenti avoir trouvé de tels éléments lors de sa perquisition.