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Carte nationales d'identité : l'état de l'opinion après la publication des résultats de la pétition de l'Eglise.

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Par iNFO-GRECE,

Selon un sondage de l'institut Metron Analyssis pour le compte de Flash FM, 76,4% des grecs interrogés se disent favorables à l'inscription de l'appartenance religieuse dans les cartes nationales d'identité et près de 30% sont favorables à l'organisation d'un référendum qui annulerait de fait la récente loi interdisant cette inscription. Toutefois, le gouvernement ne semble pas affecté par le conflit.

Le gouvernement grec sort quasiment indemne du conflit avec l'Eglise au sujet de l'inscription de l'appartenance religieuse dans les nouvelles cartes d'identité après la publication la semaine dernière des résultats d'une pétition qui a récolté plus de trois millions de signatures de soutien demandant le retrait de la loi supprimant la dite inscription.

Cependant, si la moitié des grecs ne souhaite pas voir engagées des procédures de référendum demandées par l'Eglise, un tiers des personnes interrogées (29.6%) considèrent qu'un référendum peut être organisé. Le Président de la République avait évoqué les difficultés constitutionnelles dans son entretien avec l'archevêque d'Athènes et chef de l'Eglise grecque.

Une large majorité (76,4%) se dit favorable à l'inscription de l'appartenance religieuse dans les cartes d'identité : 50% considèrent que l'inscription doit être obligatoire auxquels s'ajoutent 23,4% qui se prononcent pour une inscription facultative. Derrière ce conflit il faudrait comprendre l'attachement des grecs à afficher leur religion plus qu'à discriminer les religions minoritaires. C'est ainsi que 35,6% des personnes interrogées estiment que la suppression de la mention de leur religion dans les cartes nationales d'identité offense leur sentiment religieux.

C'est ce malentendu qui a conduit à une des plus graves crises que la Grèce ait connu dans les relations entre l'Eglise et l'Etat. D'une part, une population à plus de 95% homogène, orthodoxe et fière de l'être, de l'autre une volonté de modernisation inspirée d'un humanitarisme international inconnu jusqu'ici dans le pays qui accorde une large place à la protection des minorités, une politique que pour beaucoup de grecs est sans véritable objet dans leur pays dans la mesure où leur rapport à ces minorités n'était pas vécu sur le mode conflictuel.

Le refus des grecs d'entrer dans une guerre idéologique attisée aussi bien par les éléments extrémistes de l'Eglise que par une partie de l'intelligentsia athénienne peut être lu dans la déconnexion entre le soutien à l'Eglise et les préférences politiques que le sondage en question met en lumière. Le ton modéré du Président de la Démocratie, M. Stéphanopoulos, et son refus d'engager un référendum qui pourrait ajouter de l'huile sur le feu lui fait bénéficier d'un taux de popularité qui se situe à 77,7% des personnes interrogées en même temps que la popularité de Mgr Chrisodoulos est à 64,7%. L'opposition conservatrice, alliée à l'Eglise dans cette affaire, n'arrive pas à tirer profit du soutien des grecs à l'Eglise : 25,6% des personnes interrogées préfèrent l'actuel Premier ministre socialiste, Costas Simitis, contre 23,5% pour le prétendant de la Nouvelle Démocratie, Costas Karamanlis.

Mais Costas Karamanlis doit à partir de maintenant compter avec la concurrence du nouvel homme du centre-droit, le maire d'Athènes Dimitris Avramopoulos, qui malgré un score faible (8%) pour le poste du Premier ministre, avec 57% des personnes interrogées bénéficie désormais de l'indice de popularité la plus élevée parmi les hommes politiques.

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