CRITIQUE - Très remarqué au Festival de Cannes, le premier film de Julien Colonna met en scène des hors-la-loi taiseux et polis dans l’île de Beauté incarnés par des acteurs non professionnels. Sans les juger.Il y a quelque chose de pourri au royaume de Corse. Un royaume sans prince danois velléitaire, le bras tremblant à l'heure de venger son père. Sans princesse non plus. Lesia, orpheline de mère, est une lycéenne ordinaire. Une jeune fille amoureuse d'un garçon au début de l'été, prête à flirter à la plage. Elle est extirpée brutalement de ce paradis adolescent par un homme à moto. Il la conduit dans une villa isolée. Elle y retrouve son père, Pierre-Paul, entouré d'hommes à l'air grave. Ils claquent la bise à Lesia et retournent à leurs affaires. On est en 1995, une époque où l'on suit à la télévision la chronique des règlements de comptes et des explosions à la voiture piégée. La jeune fille observe, écoute tout en préparant la cuisine. Rien n'est dit clairement mais on comprend que Pierre-Paul est un truand en planque entouré de ses fidèles. À lire aussi Notre critique d'Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée : un Alfred de Musset sondeur des âmes Le film n'explicite pas ce qui les réunit. Mafieux ou politiques, les motifs restent flous ou s'entremêlent pour faire…
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