De moins en moins d'élèves apprennent le latin et le grec. Une perte regrettable quand on sait que les langues anciennes contribuent à l'enrichissement du vocabulaire et permettent de mieux appréhender l'histoire. Julien Soulié, linguiste et ancien professeur, insiste sur l'importance de ces «humanités».
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LE FIGARO. - En 2022, seuls 772 élèves ont choisi une langue ancienne comme spécialité aux épreuves du baccalauréat. Qu'est-ce qui, selon vous, explique la diminution du nombre de latinistes et hellénistes?
Julien SOULIÉ. - À mon sens, deux facteurs sont à l'origine de ce recul. Le premier est politique ; depuis des années, il existe une volonté, peut-être pas officielle mais au moins officieuse, de faire en sorte que les langues anciennes ne soient plus enseignées. Et ce pour une question de budget puisque, moins d'élèves choisissant naturellement d'apprendre ces langues anciennes, cela coûte cher à l'Éducation nationale. Les ministres successifs assurent vouloir revaloriser les langues anciennes en adoptant systématiquement un discours qui prétend défendre la culture et la civilisation...