Les migrants sont accueillis à Lesbos par des habitants en colère. Image: AFP
Il est 14 heures lorsque la venue d'une foule rompt le silence dominical du petit port paisible de Thermis, à Lesbos. Des Grecs se pressent, les enfants accourent excités jusqu'au rivage désert. Tous scrutent un petit zodiac au loin sur la mer calme. Deux gardes-côtes ramènent l'embarcation où se serrent une vingtaine de migrants, venus tout droit de la Turquie, voisine d'une douzaine de kilomètres.
Les mots haineux fusent. Parmi les Grecs, des extrémistes se lâchent. «Partez! On ne veut pas de vous», hurlent-ils. «Ici, c'est un mur, personne ne passera», s'égosille une femme. Tétanisés, les réfugiés bloqués à bord du bateau baissent les yeux, serrant fort les nombreux enfants en bas âge. La colère se tourne soudain contre une représentante du Haut-Commissariat aux réfugiés (UNHCR) sur le quai, violemment prise à partie. Puis d'autres cibles: les journalistes et vidéastes...