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En Grèce, les services publics désertent les petites îles de la mer Egée

Publié dans Le Monde le

Au petit matin, le Prevelis accoste au port d'Anafi, après une traversée de douze heures depuis Le Pirée. Cette fois, le temps est clément. Il y a encore quelques jours, le bateau n'avait pas pu larguer les amarres en raison des vents violents. Début mars, pas plus de dix personnes descendent à Anafi, où 273 âmes vivent en hiver - jusqu'à 2000 en été -, face à la célèbre île de Santorin, qui attire les foules du monde entier (chaque été près de 1,7 million de touristes arrivent à l'aéroport et au port de Santorin).

Sur le quai, des Anafiotes attendent des colis venant d'Athènes avec impatience : électroménager, fruits, farine, médicaments, tout ce qui manque sur l'île… Au loin, le mont Kalamos, leplus haut monolithe de Méditerranée après Gibraltar, se profile. Mais c'est vers la Chora, le village principal aux maisons blanches et volets bleus, que les insulaires se dirigent.

« Du peuple est arrivé aujourd'hui, dix personnes ! », lance l'un d'eux en plaisantant. Au centre du village, Iakovos Roussos n'a qu'à traverser une rue pours'installer au bureau de la mairie qu'il dirige depuis quatre ans. Les discussions vont bon train. Au mois...

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