Les négociateurs avaient prévenu : refermer la parenthèse grecque et lâcher enfin du lest au pays après huit années de tutelle financière ne serait pas chose aisée. L'Eurogroupe de jeudi 21 juin à Luxembourg a confirmé la difficulté de l'exercice : les dix-neuf ministres de la zone euro n'ont finalement réussi à s'accorder sur les conditions de sortie de la Grèce de son troisième plan d'aide qu'à une heure très avancée de la nuit.
L'accord est historique et ouvre la porte à un retour du pays sur les marchés financiers le 21 août, trois ans après avoir frôlé le Grexit et dix ans après le début d'une violente crise économique et financière dont les citoyens grecs ne se sont toujours pas remis (le chômage reste à 20 % de la population active, à 43 % pour les jeunes).
L'Eurogroupe avait promis à au moins deux reprises, en mai 2016 et en juin 2017, un allègement de l'énorme dette grecque (encore 178 % de son PIB) au premier ministre de la gauche radicale, Alexis Tsipras. Mais à chaque fois du bout des lèvres, et à condition qu'Athènes remplisse des critères d'éligibilité assez vagues.
Jeudi soir, à Luxembourg, les ministres ont pourtant tenu leur promesse,...