Editorial du « Monde ». Huit ans après le début de la crise, la Grèce voit enfin la lumière. Les ministres des finances de la zone euro sont parvenus, dans la nuit de jeudi 21 à vendredi 22 juin à Luxembourg, à un accord pour alléger la colossale dette grecque. Athènes va sortir du plan d'aide pour se financer sur les marchés à partir du 20 août. Pour le commissaire européen aux finances, Pierre Moscovici, l'accord « met un point final symbolique à une crise existentielle pour notre monnaie unique, une crise à laquelle elle a survécu ».
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Alors que de nouveaux nuages italiens pointent sur l'économie du continent, alors surtout que la crise migratoire met terriblement à l'épreuve l'Union européenne, il était plus que temps de clore ce chapitre grec, où l'idée européenne a connu son premier naufrage. Dans sa gestion de la crise grecque, l'Europe a montré ce qu'elle sait faire de pire : défaut de solidarité entre les Etats, fracture entre le Nord et le Sud et coupable manque de réactivité. Le plan adopté en 2010 a été un désastre. Le pays s'est...