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« Grexit » : déplacer le débat

Publié dans Le Monde le
Les conditions économiques légitimant l'instauration de la monnaie unique étaient alors loin d'être réunies : l'Europe n'était pas une zone monétaire optimale et le problème était beaucoup plus aigu pour la Grèce (photo: à un distributeur, au Pirée, le 29 juin).
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Les conditions économiques légitimant l'instauration de la monnaie unique étaient alors loin d'être réunies : l'Europe n'était pas une zone monétaire optimale et le problème était beaucoup plus aigu pour la Grèce (photo: à un distributeur, au Pirée, le 29 juin).

Faut-il s'étonner de la perspective de plus en plus tangible d'un « Grexit » [contraction de Grèce et exit], de la supposée incapacité de la Grèce à rentrer dans le rang et à gérer ses problèmes structurels ?

Est-il raisonnable de s'acharner à lui asséner qu'elle est un mauvais élève qui de surcroît met en danger les autres pays du sud de l'Europe voire l'Union économique et monétaire elle-même par un effet de contagion ? Faut-il imputer uniquement à la méthode de négociation d'Alexis Tsipras, pour contestable qu'elle apparaisse, la responsabilité totale de cet échec ?

Pour comprendre la situation dans laquelle la Grèce se trouve aujourd'hui, il faut en revenir aux raisons qui l'ont amenée à adhérer à la monnaie unique et donner à la politique et à la culture la place qui leur reviennent.

Nous savons bien que les conditions économiques légitimant l'instauration de la monnaie unique étaient alors loin d'être réunies : l'Europe n'était pas - tant s'en faut ! - une zone monétaire optimale et le problème était beaucoup plus aigu pour la Grèce. La participation à la monnaie unique était en tant que telle déraisonnable.

Théorie du complot

Le...

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