Faut-il s'étonner de la perspective de plus en plus tangible d'un « Grexit » [contraction de Grèce et exit], de la supposée incapacité de la Grèce à rentrer dans le rang et à gérer ses problèmes structurels ?
Est-il raisonnable de s'acharner à lui asséner qu'elle est un mauvais élève qui de surcroît met en danger les autres pays du sud de l'Europe voire l'Union économique et monétaire elle-même par un effet de contagion ? Faut-il imputer uniquement à la méthode de négociation d'Alexis Tsipras, pour contestable qu'elle apparaisse, la responsabilité totale de cet échec ?
Pour comprendre la situation dans laquelle la Grèce se trouve aujourd'hui, il faut en revenir aux raisons qui l'ont amenée à adhérer à la monnaie unique et donner à la politique et à la culture la place qui leur reviennent.
Nous savons bien que les conditions économiques légitimant l'instauration de la monnaie unique étaient alors loin d'être réunies : l'Europe n'était pas - tant s'en faut ! - une zone monétaire optimale et le problème était beaucoup plus aigu pour la Grèce. La participation à la monnaie unique était en tant que telle déraisonnable.
Théorie du complot
Le...