La langue, c'est bien connu, est chose vivante. Les mots ont des vies : certains meurent, d'autres naissent, d'autres encore changent de sens comme les êtres humains peuvent parfois changer de sens, d'autres encore sont à certaines époques dans toutes les bouches, puis passent de mode jusqu'à être oublié. Le mot du moment, celui qui domine notre belle époque, est indubitablement « réformes », au pluriel. Tout le monde en parle, surtout les économistes, les journalistes et les dirigeants politiques, mais il est devenu si populaire qu'il s'est rapidement diffusé dans le reste de la population.
Pourtant, comme souvent avec les mots à la mode, on peine à trouver un sens précis à ce mot. Que sont-ce donc que « ces réformes » ? On les sait éminemment « nécessaires », on peut préciser ce qu'elles concernent, souvent le « marché du travail » ou « les retraites » ou « la fiscalit?, mais on est souvent bien en peine de donner un contenu précis et constant. Les « réformes » semblent désigner une entité étrange, incertaine, fuyante et mouvante.
Les deux « réformes »
Aussi pourrait-on presque considérer que la crise grecque qui s'est ouverte avec la...