Ancien communiste, jeune et fougueux, admirateur de Che Guevara, Alexis Tsipras n'est pas le genre de beauté des marchés financiers internationaux. Le président de Syriza est même devenu leur bête noire, depuis qu'il menace de ne pas rembourser la dette abyssale du pays (320 milliards d'euros, soit 177 % du PIB) et de tourner le dos aux politiques d'austérité, accusées d'avoir plongé le pays dans la pauvreté et «l'asservissement aux créanciers étrangers».
Une large victoire d'Alexis Tsipras ne surprendra pas les marchés à l'ouverture, lundi matin. «C'est acquis depuis longtemps, les sondages sont assez clairs, rappelle Jesus Castillo, économiste chez Natixis, la seule question qui reste en suspens, c'est de savoir s'il aura la majorité absolue ou non pour gouverner.»
Tout aussi prêts à parer le coup, les ministres des Finances de la zone euro se réunissent, lundi, à Bruxelles pour évoquer le dossier grec. Il est question d'étendre, au-delà de fin février, le délai du dernier plan de sauvetage UE-FMI, qui devait expirer fin 2014. Une tranche d'aide de 7 milliards d'euros pour la Grèce est en suspens, en raison d'un désaccord avec les créanciers sur le budget 2015...