Par peur de voir leur statut transformé en autoentrepreneur, près de 3 000 livreurs de la plateforme efood ont dénoncé leurs conditions de travail dans un mouvement de grève suivi par certains clients de leur employeur. Ils commencent à obtenir gain de cause mais redoutent une flexibilité accrue.
«Nous maintenons la grève aujourd’hui malgré les promesses du patron. Cette grève a une double forme d’une fête et celle d’une mise en garde.» Joint par téléphone, Vassilis Kefalas, coursier à Thessalonique et à la tête de la protestation dans la deuxième plus grande ville de Grèce, a une vraie raison d’être satisfait. A 38 ans, il vient de remporter une première bataille. Il va peut-être décrocher un contrat à durée indéterminée.
Depuis plusieurs années, comme plus de 2 700 autres coursiers dans le pays, Vassilis Kefalas travaille pour la plateforme efood. En un temps record, il livre les plats que les clients ont commandés dans leur taverne préférée pour la somme de 650 euros brut mensuels (soit 3,90 euros de l’heure). «Notre situation était la suivante : des contrats d’une durée de trois mois, signés avec une société d’intérim, et renouvelés en permanence… Nous n’avions donc aucune certitude sur notre avenir, explique le trentenaire. Le 16 septembre, tard dans la soirée, 115 des…