A l'heure où s'est ouverte jeudi à Genève la conférence sur Chypre en présence pour la première fois des puissances garantes de l'indépendance chypriote, la Turquie, la Grèce et le Royaume-Uni, l'histoire pèse de tout son poids sur les négociations visant à mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de 42 ans. Pierre Simonitsch en sait quelque chose. En juillet 1974, il était correspondant au Palais des Nations. Peu après la tentative de coup d'État du 15 juillet 1974 fomentée par des nationalistes chypriotes grecs qui aspiraient à l'Enosis (union de Chypre et de la Grèce) et la première intervention de la Turquie à Chypre cinq jours plus tard, les trois puissances garantes se réunirent d'urgence à Genève du 24 au 30 juillet pour tenter de stabiliser la situation. Ce fut un échec.
Pierre Simonitsch est un vieux baroudeur du journalisme. Cet Autrichien de 79 ans à la retraite active a interviewé Che Guevara à Genève quand il y officiait comme correspondant de France Observateur. Il sera aussi correspondant de la Frankfurter Rundschau et du Tages Angeizer à Genève, puis à Moscou à la fin de l'Union soviétique. Alors que la paix pourrait peut-être être scellée ces...