Difficile de ne pas voir dans le non des électeurs grecs une lourde défaite politique pour Angela Merkel. Peut-être même la plus grave depuis son accession au pouvoir en novembre 2005. Malgré certaines de ses déclarations, Angela Merkel n'a, en réalité, jamais voulu d'une Europe davantage communautaire. Pour elle, le Conseil et donc les Etats doivent avoir le dernier mot. Sa rencontre lundi soir avec François Hollande, et la tenue d'un sommet de la zone euro dans la foulée à leur demande, en est une preuve supplémentaire. Aujourd'hui, le leadership de fait qu'elle exerce sur l'Union européenne et notamment sur la zone euro depuis 2010 lui revient donc en boomerang.
Le vote des Grecs est également un non à une certaine idée allemande de l'Europe. Celle-ci revêt une double caractéristique. Pour Angela Merkel, l'Europe doit être compétitive, sinon, elle disparaîtra. « L'Europe, c'est 7 % de la population mondiale, 25 % de la richesse mondiale et 50 % des dépenses sociales mondiales », a-t-elle longtemps expliqué. Une équation qui n'est viable que si l'Europe préserve ses parts de marché mondiales. Comment y parvenir ? En définissant en commun des objectifs de...